Dans la nuit de jeudi à vendredi, un homme sans-abri a été aspergé de gaz lacrymogène provenant d'une voiture de police. La scène a été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux.
C’est une vidéo qui a suscité une vague de réactions sur les réseaux sociaux. La scène se déroule dans la ville du Bourget (Seine-Saint-Denis), le 15 juillet vers 4h30 du matin, en marge des festivités du 14-Juillet.
On y voit un véhicule de police reculer, puis s'arrêter à hauteur d'un homme, sans-abri, debout sur le trottoir. Il tient des sacs avec ses deux mains. Un membre de l'équipage l’asperge alors de gaz lacrymogène, quasiment à bout portant. Le badaud n'est a priori ni menaçant, ni dangereux.
La voiture de police redémarre ensuite, et s'éloigne en empruntant une rue en sens interdit, laissant l'homme seul crier sur le trottoir. Il s’effondre quelques secondes plus tard.
Connu depuis vingt ans au Bourget
France 3 Paris Île-de-France est allé à la rencontre du témoin qui a filmé la scène. Il est alors interpellé par des bruits de chahut et de pétards, dignes d’un 14-Juillet. La police et les pompiers interviennent au même moment dans une cité voisine. "Il n’y a pas eu de discussion. Ils l’ont gazé normal… et ils sont partis en contresens", précise le témoin.
Quelques minutes avant l’incident, le sans-abri avait eu une altercation et jeté quelques bouteilles sur la chaussée. L’homme est connu depuis plus de vingt ans dans la commune du Bourget. Il n’aurait jamais eu affaire à la police. "C’est un SDF qui se promène assez souvent (...) et dont on essaye d’arranger la situation. Pour avoir accès assez souvent à lui et les services (qui s’en occupent, ndlr), ce n’est pas une personne agressive ou qui manque de respect", explique Jean-Baptiste Borsalu, maire DVD du Bourget.
IGPN saisie
La préfecture de police de Paris a annoncé vendredi avoir saisi l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), après la diffusion de la vidéo sur les réseaux sociaux. "Le préfet de police saisit immédiatement l'IGPN pour diligenter une enquête sur des faits d'usage de gaz lacrymogène par un équipage de police, portés à sa connaissance par une vidéo parue sur les réseaux sociaux", a annoncé la préfecture dans un tweet. "Les fonctionnaires une fois identifiés feront l'objet d'une suspension", a-t-elle ajouté.
De son côté, le procureur de la République de Bobigny Éric Mathais a indiqué avoir saisi l'IGPN dans le cadre d'une enquête pénale ouverte pour violences avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique.