Le Ramadan débute ce mardi 13. Cette année encore, le Secours Islamique Français ne dressera pas ses traditionnelles "Tables du Ramadan" à Saint-Denis. Covid oblige, pas de repas collectif sous le chapiteau. A la place, l’association livre des repas aux plus démunis pour la rupture du jeûne.
La Grande Mosquée de Paris l’a confirmé hier, le Ramadan, l'un des 5 piliers de l’Islam, débute demain mardi et s’achèvera par l’Aïd-el-Fitr, la "fête de la rupture du jeûne" le 13 mai prochain. Cette année encore, ce mois béni, de jeûne, de partage et de charité, sera confiné.
A Saint-Denis, l’iftar, la rupture du jeûne quotidienne ne se tiendra pas sous l'habiuel chapiteau, installé par le Secours Islamique Français, (SIF). Depuis 10 ans, de grandes tables accueillaient un millier de personnes par jour pour un repas partagé à la tombée de la nuit.
Les "Tournées des Tables du Ramadan"
Nous avons à cœur de toucher toutes les personnes les plus fragilisées par la crise sanitaire. Cette année nous savons que nous allons être très sollicités.
L’association a dû s’adapter à la crise sanitaire pour ne pas laisser les plus démunis sur le carreau pour ce mois saint. Dès demain soir et pendant un mois, elle va préparer et livrer entre 700 et 800 repas à des personnes isolées ou des familles en précarité, dans les rues, dans les foyers ou les hôtels sociaux. Les bénévoles de l'association sont prêts à partir en maraudes ou en livraisons.
"Toute personne qui se présente et qui souhaite bénéficier d’un colis peut faire appel à nous. Sans sélection, ni stigmatisation", explique Hayette Boudjemia, la directrice des missions sociales-France au SIF.
De nouveaux bénéficiaires
Comme d’autres organisations caritatives, le SIF touche de nouveaux publics, notamment les étudiants, particulièrement isolés en raison de la pandémie. "Nous distribuons des colis alimentaires dans les résidences et foyers universitaires à Paris 8 en Seine-Saint-Denis, dans le Val-de-Marne ou à Massy en Essonne", poursuit Hayette Boudjemia.
Des colis alimentaires sont également apportés dans les centres pénitenciers d'Île-de-France. Objectif : améliorer l'ordinaire des détenus avec du chocolat ou des gâteaux pour le Ramadan.
En cette période traditionnellement familiale, festive et conviviale, l’isolement est encore plus mal vécu. "Les gens se sentent seuls, certains sont isolés. Tout le monde n'a pas sa famille à proximité. Le couvre-feu à 19 heures les fragilisent encore plus alors que le Ramadan est une période de partage, d’échanges et de solidarité", se désole la directrice des actions sociales du SIF.