Menace de mort et tags de croix gammées : le maire de L'Île-Saint-Denis dénonce une escalade de la violence

Mohamed Gnabaly, le maire de L'Île-Saint-Denis, annonce avoir porté plainte après avoir découvert une menace de mort et des croix gammées taguées sur son portail. Plusieurs élus de Seine-Saint-Denis dénoncent une montée de la violence, "verbale comme physique".

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Une menace de mort écrite en lettres majuscules, et quatre croix gammées : voilà ce qu’a découvert sur son portail Mohamed Gnabaly, en sortant de son domicile mardi. Le maire SE de L'Île-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), par ailleurs vice-président de l'Association des Maires de France (AMF), explique avoir été appelé par des voisins qui avaient aperçu les tags, alors que l’édile préparait ses enfants pour l’école.

"Après avoir constaté ces horreurs par nous-mêmes, mon épouse et moi-même en avons tenu à l’écart les enfants puis j’ai immédiatement contacté la police et la préfecture", raconte l’élu, sur Facebook.
D’après le maire, l’acte s’inscrit dans un climat délétère à L'Île-Saint-Denis, après une campagne municipale très dure en mars dernier. "Au mois de septembre, au pied de la mairie, l’une de mes collaboratrices a vu l’une de mes voitures brûler", explique Mohamed Gnabaly à France 3 Paris IDF.

"Il y a une sorte de montée, petit à petit, de la violence verbale comme physique"

"On a eu plusieurs dégradations d’équipements publics et de voitures d’habitants, poursuit l'élu. Donc effectivement la situation à L'Île-Saint-Denis est inquiétante. Et j’ai tendance à lier tout ça, ce que je vois un peu aujourd’hui, c’est qu’il y a une sorte de montée, petit à petit, de la violence verbale comme physique."

D’autres élus de Seine-Saint-Denis dénoncent une escalade de la violence à leur encontre. A Stains, le maire PCF Azzedine Taïbi reçoit régulièrement de nombreuses menaces de mort et des insultes racistes. Du côté de Villetaneuse, Dieunor Excellent a subi des attaques sur les réseaux sociaux et dans la rue.

Le maire de Villetaneuse (SE) décrit des attaques de la part de "gens qui estiment qu’ils n’auraient jamais voté pour un noir, et qu’il est incompétent de toute façon, qu’il va n’embaucher que des noirs " : "Très choquant, ça veut dire que je ne suis pas un être humain constitué comme un autre, qui peut aussi aspirer à des responsabilités au sein de ma collectivité. Ça, c’est très dur."

Un "climat" à l’origine des attaques, selon Eric Coquerel

Pour Eric Coquerel, le contexte national et international joue aussi. Le député LFI, qui a interpellé sur Twitter le ministre de l’Intérieur suite à la découverte des tags à L'Île-Saint-Denis, déplore que l’atteinte aux élus de Seine-Saint-Denis ne fasse pas réagir davantage. Il explique que, ces dernières semaines, des groupes d’extrême-droite ont multiplié leurs messages menaçants à son encontre.
"Je regrette qu’au niveau de l’Etat, il n’y ait pas eu quelque chose, un communiqué… Il y a peu de temps j’ai écrit à monsieur Darmanin pour demander la dissolution de Génération Identitaire, j’attends toujours la réponse, par exemple, affirme le député. Il y a un climat, on ne regarde pas trop de ce côté-là, qui peut l’expliquer."

"J’ai reçu de très nombreux appels et messages (...) jusqu’au Premier ministre en personne"

Suite à la découverte de la menace de mort et des tags de croix gammées sur son portail, Mohamed Gnabaly a reçu le soutien de nombreux élus franciliens, de la part notamment de la présidente de la Région Île-de-France Valérie Pécresse (Libres) et du président du département Stéphane Troussel (PS). Le maire de L'Île-Saint-Denis explique également avoir "reçu de très nombreux appels et messages d’habitants (…), d’associations, d’élus locaux comme nationaux, jusqu’au Premier ministre en personne, tous outrés par cet acte lâche et innommable".
Mohamed Gnabaly précise avoir immédiatement porté plainte. Une enquête a été ouverte par le parquet de Bobigny.
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