Les participants de la marche blanche, organisée par la famille, ont réclamé "justice pour Wanys", tué la semaine dernière dans une collision avec la police à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis.
Il était âgé de 18 ans. Plusieurs centaines de personnes ont participé ce jeudi après-midi à La Courneuve à une marche en hommage à Wanys, tué dans une collision avec une voiture de police dans la ville voisine d'Aubervilliers. Organisé par la famille, le cortège est parti du parvis de l'hôtel de ville un peu après 16h30 en direction des lieux du drame, situé deux kilomètres plus loin.
Son frère aîné a pris la parole juste avant que la marche blanche ne débute, face au public et aux caméras. "Mon petit frère a été tué par la police, c'est cette police qui a décidé de lui ôter la vie injustement", a accusé le jeune homme, portant des lunettes de soleil, une casquette et un masque chirurgical noir. "Nous ne cherchons que la justice. Pas de violence, pas de débordement, ni de buzz," a-t-il ajouté depuis les marches de la mairie.
Comptant beaucoup d'adolescents, la foule s'est mise en mouvement derrière une banderole réclamant "Justice pour Wanys et Ibrahim", prénom du passager qui se trouvait sur le scooter conduit par le jeune décédé. T-shirt blanc sur les épaules, Taïf, 17 ans, est scolarisée dans le même établissement que Wanys. "Les policiers ont banalisé (le fait) de tuer les gens comme ça, les jeunes", dénonce la lycéenne. "On n'a jamais de justice pour les morts", abonde une de ses amies à ses côtés.
Un contexte sécuritaire sensible
Les faits remontent au 13 mars. En début de soirée, un deux-roues monté par les deux jeunes a été poursuivi par la police après un refus de contrôle. Dans une avenue d'Aubervilliers, il a été heurté par un véhicule d'une brigade anti-criminalité (BAC) appelé en renfort, qui arrivait en sens inverse.
Une vidéo largement relayée sur internet montre la voiture de police faire un brusque écart lorsqu'un véhicule est sorti du bas-côté devant lui et s'est retrouvé sur sa trajectoire. Elle s'est déportée alors sur la voie de circulation inverse où elle a percuté le scooter arrivant à cet instant en face. Dans le choc, Wanys, qui conduisait le scooter, a été tué et son passager blessé.
Selon la version des policiers et les premiers éléments de l'enquête communiqués par le parquet, la collision relève de l'accident, mais la famille de la victime accuse les forces de l'ordre d'avoir "volontairement" percuté le scooter. Cette marche blanche intervient dans un contexte sécuritaire sensible après l'attaque, dimanche soir, du commissariat de la ville aux mortiers d'artifice et cocktails Molotov.