Lyam, 2 ans, a été retrouvé par ses parents le visage tuméfié en allant le chercher à la crèche à Aubervilliers. Une enquête a été ouverte au commissariat d'Aubervilliers.
Des bosses, des hématomes et des "trous au niveau de la nuque et des aisselles". Voici ce que découvrent les parents du petit Lyam, 2 ans, quand ils viennent le chercher à la crèche des Petits Chaperons Rouges à Aubervilliers en Seine-Saint-Denis. "Notre fils était défiguré, il parlait à peine alors qu'il est d'habitude très expressif quand sa maman vient le chercher. Ce jour-là, il était en état de choc ", raconte Sébastien Cousin, le papa.
"La crèche nous a donné deux versions"
"Lorsque ma compagne est arrivée à la crèche, on lui a donné deux versions de ce qui s'était passé avec Lyam", explique le père. La directrice de l'établissement aurait évoqué des griffures de la part d'un autre enfant. Une auxiliaire puéricultrice parlerait elle, de morsures, faites par un camarade de jeu du petit garçon. Les parents accusent les employés de l'établissement d'avoir maltraité leur enfant.
"On nous a informés que les enfants étaient restés sans surveillance dans les dortoirs au moment de la sieste. L'équipe éducative l'aurait trouvé avec ces blessures", explique le papa de Lyam.
A la sortie de la crèche, Sébastien Cousin, employé de mairie à Aubervilliers, se rend avec son fils à la directrice générale adjointe des services de la Petite Enfance de la municipalité. "La responsable avec laquelle j'ai pris rendez-vous en urgence m'a conseillé d'aller voir un médecin pour comprendre l'origine des blessures ", déclare-t-il.
Traumatisme crânien
Sébastien Cousin emmène alors son fils chez le médecin traitant de la famille pour faire constater ses blessures. "Le docteur a tout de suite parlé d'hématomes, mais pas de griffures ou de morsures". Ce mercredi, les parents qui habitent l'Oise ont conduit l'enfant à l'hôpital Simone Veil de Beauvais sur conseil du praticien pour des examens complémentaires.
Le compte-rendu qu'a pu consulter France 3 Paris Île-de-France indique que Lyam "vient de subir un traumatisme crânien" et demande "une surveillance" de l'évolution de son état pendant quelques jours.
Le père de l'enfant affirme que "depuis quelques nuits, il a du mal à dormir. Il se réveille en sursaut et nous dit qu'il a mal. On peine à le faire penser à autre chose.". Des douleurs qui le pénalisent également en termes d'autonomie. "Il n'arrive plus à s'habiller et se déshabiller seul", déplore son papa. Il indique également que son fils n'est pas retourné à la crèche depuis l'incident. "On ne veut pas le remettre tant qu'on ne sait pas ce qui s'est passé".
Dépôt de plainte
Le lendemain des faits, les parents ont déposé plainte contre la crèche. Le procès-verbal établi par le commissariat d'Aubervilliers fait état de "violences aggravées" et de "violence sur un mineur de moins de 15 ans".
Le document atteste également que la victime a été blessée "à mains nues". Ces informations ont ensuite été transmises au tribunal judiciaire de Bobigny.
De son côté, la Ville d'Aubervilliers affirme que "c'est la première fois" qu'un tel cas a été porté à sa connaissance et explique "travailler avec l'ensemble des parties pour comprendre cette situation".
La crèche défend ses équipes
Au micro de France 3 Paris Île-de-France, la direction de la crèche affirme qu'elle soutient ses équipes. Elle maintient également que les blessures du petit garçon sont dues "à des morsures d'un autre enfant". La directrice explique avoir prévenu la mairie dès qu'elle a pris connaissance des faits. Enfin, elle précise que son équipe "prend la situation au sérieux" et apporte son "soutien à la famille". Une enquête interne a été lancée conjointement par la Mairie et l'établissement de puériculture selon les services de la Mairie.