À l'issue d'une rencontre jugée décevante lundi avec la ministre de l'Education nationale Nicole Belloubet, les syndicats d'enseignants de Seine-Saint-Denis appellent à une nouvelle grève, le lundi 22 avril, jour de la rentrée.
"Pas de rentrée le 22 avril", a clamé dans un communiqué l'intersyndicale FSU, CGT, SUD et CNT, qui réclame depuis plusieurs semaines un plan d'urgence pour l'éducation dans le département.
Cet appel à la grève a été lancé dans le premier et dans le second degré en réponse "aux non-annonces du ministère", selon deux représentantes syndicales. Il pourrait "s'avérer fortement suivi", selon elles.
"On nous avait promis des annonces réelles, on n'y est pas du tout", a regretté auprès de l'AFP Zoé Butzbach, co-secrétaire de la CGT éducation du 93. "Le ministère connaît nos revendications, mais il nous a donné rendez-vous dans trois semaines (...). C'est jouer avec le feu".
"C'est plus que décevant, c'est même inquiétant, surtout après six semaines de mobilisation", a abondé Marie-Hélène Plard co-secrétaire FSU-SNUipp 93, après une rencontre d'environ une heure et demie avec Nicole Belloubet. "Le ministère ne prend pas la mesure du service public de l'éducation en Seine-Saint-Denis et de l'ampleur de la mobilisation", a-t-elle ajouté.
«Après 2 mois de mobilisation et 5 audiences : La ministre de l’Éducation ne répond pas aux revendications légitimes des élèves, parents et personnels et massivement mobilisé·es. Le gouvernement était prévenu : de nouveau il n’y aura pas de rentrée le 22 avril dans le 93» pic.twitter.com/zk7bgOGENE
— Louise P (@Louise_Pn93) April 15, 2024
Depuis le 26 février, un mouvement de contestation s'est constitué pour réclamer plus de moyens pour l'école en Seine-Saint-Denis, territoire le plus pauvre de France métropolitaine, sous une diversité de formes à travers des opérations "école déserte", des grèves et rassemblements, ou encore une manifestation sous les fenêtres de Matignon.
5.000 postes d'enseignants supplémentaires
Les syndicats réclament le déblocage de "358 millions d'euros" pour permettre la création de 5.000 postes d'enseignants et un peu plus de 3.000 emplois de vie scolaire. Parmi leurs revendications figurent aussi des seuils à 20 élèves par classe et la réfection des établissements vieillissants.