La pieuvre au crochet : plus qu’une peluche, une thérapie pour les bébés prématurés

Plus qu’un doudou, la pieuvre au crochet est un véritable objet à visée thérapeutique, qui sert à apaiser les nouveau-nés mais aussi les parents. Reportage à l’hôpital André Grégoire de Montreuil, à l’occasion de la Journée mondiale de la prématurité.

Ce n’est ni une peluche, ni un doudou. Dans la couveuse de Lauréline, une petite fille née prématurément à l’hôpital André Grégoire de Montreuil (Seine-Saint-Denis), la petite pieuvre et ses tentacules sont toutes proches du bébé. Le petit mollusque marin est en fait un objet à visée thérapeutique, qui apaise l’enfant.

"Quand elle est née, à 30 semaines, elle a été admise en réanimation néonatale, raconte Albert, le père de Lauréline. Elle a été intubée pour la respiration, elle était perfusée… Du coup l’infirmière nous a proposé une pieuvre pour pouvoir la rassurer et éviter qu’elle se raccroche à l’intégralité des tubes qui l’entouraient."

La pieuvre doit être placée à portée de main pour l’enfant, pour que les tentacules puissent être facilement attrapées. "On a beaucoup moins de sondes gastriques arrachées, soit dans le nez soit au niveau de la bouche, explique Pauline, infirmière et ambassadrice Petites Pieuvres Sensation Cocon. Les bébés aiment bien avoir leurs mains à portée du visage. Donc on remarque qu’ils s’accrochent beaucoup plus à la pieuvre qu’aux différentes sondes qu’ils peuvent avoir."

Avec 12 lits de soins intensifs et 17 de réanimation, l’hôpital André Grégoire accueille le troisième plus grand service de néonatologie d’Île-de-France. La pieuvre est aussi souvent proposée pour rassurer les parents.

"Ça permet de baisser leur fréquence cardiaque"

"Il n’y a pas d’étude médicale publiée, franche, qui valide l’intérêt des pieuvres, précise Guillaume Escourrou, médecin hospitalier. Maintenant, ce qu’on remarque, c’est que ça permet de baisser leur fréquence cardiaque. Quand ils n’ont pas de pieuvre, ils sont normalement vers 180 - 190 battements par minute. Là, ils sont plutôt autour de 150 - 160. Donc ça montre bien qu’il y a un intérêt."

Au sein de l’hôpital de Montreuil, le projet est porté par Pauline. L’infirmière fabrique elle-même les pieuvres, suivant un protocole bien précis : "Il faut vérifier la grosseur de la tête, pour qu’elle ne soit pas trop petite. Sinon ils peuvent réussir à la mettre dans la bouche. Il y a une longueur minimale pour les tentacules pour que les enfants arrivent quand même à l’attraper, pour que ce ne soit pas trop difficile."
Et de poursuivre : "Il y a aussi une longueur maximale pour éviter que, quand on tire dessus, la tentacule soit trop longue, et éviter que les bébés la mettent autour du cou. Pour qu’il n’y ait pas de risque d’étranglement."

Née au Danemark en 2013, l’idée a depuis fait son chemin en France et en Belgique. Plus de 53 000 pieuvres ont déjà été distribuées à ce jour, toutes fabriquées par des milliers de bénévoles.
 
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