Ce vendredi, le parquet de Bobigny a requis jusqu'à six mois de prison ferme contre quatre policiers accusés de violences à Pantin entre 2019 et 2020. Des interdictions d'exercer ont également été demandées par le ministère public.
"Nettoyer les cités où il y a du trafic de stupéfiants, c'est effectivement une tâche honorable, mais uniquement dans le respect de la loi", a rappelé le procureur Loïc Pageot en préambule de son réquisitoire d'une heure.
Le parquet de Bobigny a requis vendredi jusqu'à six mois de prison ferme à l'encontre de quatre policiers de Pantin en Seine-Saint-Denis. Ils sont jugés depuis mercredi pour violences commises sur des jeunes des quartiers sensibles où ils opéraient.
Jugés avec deux de leurs collègues, ces policiers faisaient partie de la brigade territoriale de contact (BTC) des Quatre-Chemins. Entre 2019 et 2020, ils sont accusés des faits de violences et faux procès-verbaux au préjudice d'habitants des cités Scandicci et des Courtillières connues pour héberger du trafic de drogues.
"Intimidation et violence gratuite"
Avec sa politique d'arrestations fondée sur "l'intimidation", "la violence gratuite" et "le harcèlement" au contrôle d'identité, la BTC Quatre-Chemins donne "l'impression d'une équipe qui se sent pousser des ailes, se voit une vocation de justiciers", a indiqué le procureur. À l’encontre de l'un des gardiens de la paix accusé de nombreux faits de violences "d'une extrême gravité", le parquet a demandé dix-huit mois de prison dont douze avec sursis, ainsi que cinq ans d'interdiction professionnelle.
Le prévenu de 31 ans, aujourd'hui reconverti dans l'informatique, est notamment soupçonné d'avoir frappé un gardien d'immeuble.
Le chef de brigade a vu un an de prison avec sursis requis contre lui. Il aurait gratuitement fracassé la main d'un jeune dealer à la matraque dans une pièce du commissariat de Pantin. Le ministère public a également requis cinq ans d'interdiction d'exercer contre lui. Six mois ont également été requis contre deux autres accusés avec un d'interdiction d'exercer.
Le parquet a enfin requis contre deux autres accusés , six mois de prison avec sursis et un an d'interdiction d'exercer.
Par ailleurs, le procureur a demandé la relaxe de deux des policiers poursuivis, faute de preuves suffisantes.
La justice avait ouvert une enquête en 2020 suite à de multiples plaintes sur des "comportements déviants" de cette BTC.
Avec AFP