Le ministre de l’Intérieur a annoncé lundi soir la fermeture de la grande mosquée de Pantin. La mosquée avait relayé sur sa page Facebook une vidéo mettant en cause Samuel Paty, une semaine avant la décapitation du professeur enseignant à Conflans-Sainte-Honorine.
L’exécutif poursuit ses annonces suite à la décapitation de Samuel Paty, professeur à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), vendredi. Gérald Darmanin, invité de TF1 lundi soir, a en effet expliqué avoir demandé à la préfecture de Seine-Saint-Denis de fermer la grande mosquée de Pantin (Seine-Saint-Denis). "Son dirigeant a relayé le message qui consistait à dire que ce professeur devait être intimidé", a avancé le ministre de l’Intérieur, en ajoutant que le préfet devait signer lundi soir l’interdiction.
Le lieu de culte sera fermé six mois, comme l'indique l'arrêté signé lundi par le préfet.
"On est entrés dans un engrenage, où on n'est plus dans la modération, a réagi de son côté M'hammed Henniche, responsable de la grande mosquée de Pantin. On est partis dans quelque chose qui dépasse tout le monde." "Il y a une certaine tension donc l'exécutif est dans une position où il faut qu'il fasse des gestes forts, c'est un geste pour absorber l'émotion, pour réagir", a également indiqué M'hammed Henniche.▶ #SamuelPaty.
— TF1LeJT (@TF1LeJT) October 19, 2020
? @GDarmanin : "J'ai demandé au préfet de la Seine-Saint-Denis de faire fermer la mosquée de Pantin : cette mosquée aujourd'hui sera fermée, le préfet signe ce soir son interdiction".
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Le responsable de l’établissement dit regretter que "la fachosphère ait pris une dimension telle que l'exécutif est obligé de suivre" : "C'est peut être un geste d'apaisement par rapport à la tension générale".
"Ça me choque que ça prenne autant d’ampleur"
Vendredi 9 octobre, la mosquée de Pantin avait partagé sur sa page Facebook une vidéo qui appelait à la mobilisation contre Samuel Paty, dénonçant son cours sur les caricatures de Mahomet. Un post depuis supprimé de la page Facebook de la mosquée, dans les heures qui ont suivi l’attentat.
Lundi, des fidèles de l’établissement donnaient leur réaction à France 3 Paris IDF. "Ça me choque que ça prenne autant d’ampleur, expliquait ainsi un jeune homme. Le plus important, c’est qu’ils s’en rendent comptent de l’erreur." Un avis partagé par un autre fidèle : "On fait tous des erreurs dans l’émotion. Après, ils l’ont retiré, fin de l’histoire. Il n’y rien de plus à ajouter, ni plus ni moins."
Sur TF1, lundi soir, Gérald Darmanin a par ailleurs affirmé que l'imam de la mosquée de Pantin avait ses enfants "scolarisés" dans une école clandestine, fermée début octobre à Bobigny. "Des enfants de 2 à 6 ans portaient le hijab, sans cours de récréation, sans fenêtre, sans professeur", a avancé le ministre de l’Intérieur.Un hommage national rendu à Samuel Paty mercredi à la Sorbonne
En février dernier, le préfet de Seine-Saint-Denis avait annoncé qu’une quinzaine d'établissements dont des écoles clandestines, des lieux de culte, des salles de sport ou encore des restaurants, avaient été fermés dans le département depuis 2018.Pour ce qui est de la mort de Samuel Paty, l’enquête continue. Une quinzaine de personnes étaient en garde à vue lundi, dont quatre collégiens. L'enseignant aurait été "désigné" à l'assaillant par "un ou plusieurs collégiens, a priori contre rémunération", d’après une source proche du dossier.Les hommages au professeur se poursuivent. Ce mardi en fin d'après-midi, à partir de 18h30, une marche blanche est programmée à Conflans-Sainte-Honorine devant le collège où il enseignait avant de rejoindre la place de la liberté. Un hommage national à Samuel Paty sera ensuite rendu ce mercredi à Paris, dans la Cour de la Sorbonne, en présence d’Emmanuel Macron.