Professeur décapité : les regrets de la mosquée de Pantin après avoir relayé une vidéo pointant du doigt Samuel Paty

La grande mosquée de Pantin dit condamner "avec force" l’attentat, suite à la décapitation vendredi de Samuel Paty. Alors que la mosquée avait partagé le 9 octobre sur Facebook une vidéo appelant à la mobilisation contre le professeur, elle dit aujourd’hui regretter.

Le post datait d’une semaine avant l’attentat, et la décapitation de Samuel Paty, enseignant à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). Vendredi 9 octobre, la grande mosquée de Pantin (Seine-Saint-Denis) partageait sur sa page Facebook une vidéo du parent d’élève – aujourd’hui mis en examen – qui appelait à la mobilisation contre le professeur d'histoire. Un post depuis supprimé de la page Facebook de la mosquée, dans les heures qui ont suivi l’attentat.

Pour rappel, Samuel Paty avait montré à ses élèves des caricatures de Mahomet.Avant de poster la vidéo mettant en cause l’enseignant, le recteur de la mosquée de Pantin, M'hammed Henniche, avait donné sa validation. Il dit désormais regretter, comme expliqué à France Inter : "A posteriori, vu ce qu’il s’est passé on regrette de l’avoir publiée. On est en train de voir comment à l’avenir prendre un peu de recul avant de s’emballer sur des choses comme ça."

"Dans cette vidéo, il n’y a aucun appel à la haine, et aucun appel contre cet enseignant", explique M'hammed Henniche. A noter que d’après Jean-François Ricard, le procureur général du Parquet national antiterroriste (Pnat), le parent d’élève avait appelé à se mobiliser contre Samuel Paty, ou incité à "dire stop", via ses vidéos.

"Ce ne sont pas les caricatures qui nous ont choqués mais quand on voit dans cette école qu'on dit: 'Vous êtes musulmans, levez le doigt', ça c’est choquant, ça ne peut pas fonctionner", raconte désormais de son côté M'hammed Henniche. Pourtant, toujours selon le Pnat, Samuel Paty n’avait pas demandé aux élèves musulmans de s'identifier.

On fait tous des erreurs dans l’émotion

Quelles réactions du côté des fidèles ? "Ça me choque que ça prenne autant d’ampleur, explique un jeune homme à France 3 Paris IDF, ce lundi devant la mosquée de Pantin. Le plus important, c’est qu’ils s’en rendent comptent de l’erreur." Un avis partagé par un autre fidèle : "On fait tous des erreurs dans l’émotion. Après, ils l’ont retiré, fin de l’histoire. Il n’y rien de plus à ajouter, ni plus ni moins."

"La violence n'a pas sa place dans notre religion"

Dans un nouveau post Facebook, dans la nuit de vendredi à samedi, la mosquée de Pantin dit avoir appris avec "horreur et effroi" le meurtre "barbare" du professeur d'histoire : "Nous condamnons avec force cette sauvagerie, l’islam et son enseignement réprouvent catégoriquement de tels actes.  Toute notre solidarité à la famille de la victime, aux élèves et au corps enseignant. Plus que jamais nous devons rester unis, car unis nous vaincrons cette haine. Et rappelons-nous que lors des attaques terroristes du 13 novembre 2015 au stade de France et à Paris, une des victimes - Asta Diakité - était une fidèle de notre mosquée."Toujours sur sa page Facebook, la mosquée de Pantin a appelé, dimanche, à rejoindre les hommages à Samuel Paty.

"En marchant tous ensemble, nous rappellerons notre attachement à la liberté d'expression et notre soutien aux enseignants de l'école de la République, explique la mosquée. Face aux volontés de certains extrémistes de diviser les français, nous répondrons par l'union républicaine comme au lendemain des attentats de Charlie Hebdo. La Grande Mosquée de Pantin renouvelle ses condoléances les plus sincères envers la famille et les proches de Samuel Paty et rappelle que la violence n'a pas sa place dans notre religion qui appelle à la fraternité et au respect des différences."Un hommage national à l’enseignant sera rendu ce mercredi 21 octobre.
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