L'ultime véhicule, une citroën C3, sortira vendredi de la chaîne de montage de l'usine Peugeot-Citroën d'Aulnay. Ouverte en 1973, l'usine doit fermer définitivement en 2014, alors que plus de mille salariés ne sont pas encore fixés sur leur sort. La C3 rejoindra le conservatoire Citroën.
L'usine assemblera vendredi 25 octobre son ultime C3. Une livraison toute symbolique souligne Tanja Sussest, déléguée du SIA, syndicat majoritaire dans cette usine emblématique de Seine-Saint-Denis, ouverte en 1973. Pour marquer l'événement, les ouvriers aimeraient apposer leur signature sur la carrosserie. La direction a de son côté prévu que la dernière voiture, baptisée "C3 Héritage", rejoigne le conservatoire Citroën, qui demeurera dans l'enceinte de l'usine.Louées pour leur modernité à leur démarrage en 1973, à la fin des Trente Glorieuses, les chaînes de montage de PSA-Aulnay, d'où sont sorties des millions de voitures dont la mythique DS, vont s'arrêter après 40 ans de hauts et de bas.
A plein régime, les 3.000 salariés de l'usine, dont la fermeture avait été annoncée en juillet 2012 dans le cadre d'un plan supprimant 8.000 emplois, produisaient 700 voitures par jour. Mais depuis la mi-janvier, la chaîne ne tourne presque plus. La production a d'abord été paralysée par quatre mois d'une grève dure à l'appel de la CGT. Le plan social lancé début mai, des salariés sont rapidement partis par centaines, et faute de bras, la chaîne n'a jamais vraiment redémarré.
Où en est le plan social?
La direction, qui veut supprimer 11.200 emplois au total en deux ans face à l'effondrement des ventes en Europe, assure que l'activité industrielle sera maintenue sur le site jusqu'en 2014, avec la production de pièces détachées expédiées vers d'autres usines du groupe.
Selon la direction, "le reclassement des salariés avance", même si 300 à 400 personnes "ne se sont pas encore manifestées". Sur les 3.000 salariés, qui toucheront tous des indemnités ou primes, 675 ont trouvé une place sur un autre site de PSA, 650 ont décroché un contrat de travail à l'extérieur, et quelque 600 autres ont opté pour le "plan senior" et quelques créations d'entreprises.
Pour les salariés, c'est pourtant la dernière ligne droite. La phase de départs volontaires du plan social se termine le 31 décembre. Commencera ensuite une phase contrainte, pendant laquelle la direction doit proposer des reclassements en interne, avant l'envoi des premières lettres de licenciement le 1er avril.
Selon Tanja Sussest, près de 1.300 salariés se trouvaient cependant encore dans l'usine d'Aulnay-sous-Bois à la mi-octobre, dont 300 sans réponse à leur demande de réaffectation interne.
"C'est malheureux, on a passé notre vie ici, on n'a pas réfléchi à faire des formations", regrette une ouvrière qui a passé 37 ans au montage. A 58 ans, elle refuse les conditions du plan senior. "On a calculé que j'aurais 1.000 euros par mois, mais j'ai un fils à charge et mon mari touche une petite retraite".