Quand les jeunes profs galèrent à trouver un logement, à quelques jours de la rentrée

800 enseignants stagiaires rejoignent l’académie de Créteil. Beaucoup d’entre eux – tout juste affectés – débutent l’année scolaire sans même avoir trouvé d’appartement.

Obligé de dormir à l’hôtel, à moins d’une semaine de la rentrée. A 28 ans, Benjamin s’apprête à donner ses premiers cours en lycée hôtelier, à Dugny en Seine-Saint-Denis. Mais à quelques jours de la rentrée, le jeune prof - originaire de Toulouse - n’a toujours pas trouvé d’appartement.

REPORTAGE. La galère des profs stagiaires pour trouver un logement (Pierre de Baudouin, Gilles Bezou) ►

Pas le choix, l’enseignant stagiaire est contraint à la précarité :

Le prix, 35-40 euros, c’est déjà difficile à supporter. Alors multiplié par le nombre de jours à passer dans le secteur... C’est le problème de dormir à l’hôtel.

 

 1 500 euros par mois

« Dans mon budget je vais trouver un studio tout petit, 12 mètres carrés, une chambre chez l’habitant », explique Benjamin. Après une semaine de recherche et 80 mails envoyés, il vient tout juste de décrocher une visite :

Là, on est sur un appartement deux pièces à 600 euros par mois. On demande une caution, d’accord. Mais on demande surtout un salaire, trois fois égal au montant du loyer.

Un enseignant qui débute gagne moins de 1 500 euros par mois. Pour Romain, responsable syndicale SNES-FSU, les jeunes profs sont de plus en plus nombreux à galérer pour trouver un logement :

C’est une charge de travail très importante en première année, avec tous les cours à créer de A à Z. Ça fait beaucoup de stress, si en plus on est dans une précarité au niveau du logement, dès la pré-rentrée, c’est clair que c’est des conditions très compliquées à vivre.

Benjamin, lui, espère trouver une solution rapidement avant de rencontrer ses élèves le lundi de la rentrée. Un début compliqué de sa carrière.