Romainville lance un projet de ferme verticale. D’ici deux ans, le quartier Marcel-Cachin devrait accueillir des tours de champs superposés s’élevant jusqu’à six étages. Cette ferme devrait produire 16 tonnes de nourriture par an, afin de ravitailler 200 personnes.
Un rayon de soleil se faufile à travers les feuilles vertes des pieds de tomates. Les fruits rouges écarlates contrastent avec le marron de la terre granuleuse, les potagers avec le béton ambiant.
Ce tableau pourrait bien voir le jour au cœur du quartier Marcel-Cachin de Romainville, en Seine-Saint-Denis. Le dernier troupeau de vaches a quitté les lieux en 1964 et pourtant la municipalité a décidé de redonner vie à la paysannerie romainvilloise. Asma Gasri, adjointe au maire et chargée de l’habitat , souligne l’importance de « reconnecter les habitants du quartier avec une production locale et de favoriser le circuit court. »
Afin de joindre l’utile à l’agréable, ce projet d’agriculture urbaine ne propose pas des hectares de champs à perte de vue, mais un immeuble de champs empilés sur six étages. Loin de l’agriculture hors sol, cette tour végétale se baserait sur un système de bacs en pleine terre alimentés par de la terre enrichie et du compost issu d’appartements. Selon Valérian Amalric, architecte à l’origine du projet, Romainville serait précurseur : « Exploiter les déchets qui sont produits comme une ressource, afin de nourrir le substrat utilisé pour les bacs, est une première mondiale. »
Ce projet, estimé à près de cinq millions d’euros, devrait permettre de relancer l’économie locale, dynamiser la vie du quartier et proposerait des activités scolaires autour de l’agriculture. En proposant un espace de vente directe, cette future ferme d’agriculture verticale permettrait aux riverains de profiter des légumes qu’ils auraient vus pousser, toute l’année, depuis leurs fenêtres. Ce que confirme une habitante du quartier : « De voir pousser ses légumes, de pouvoir acheter sur place, ce sera très agréable ! »
Au top de l'agriculture urbaine
En plus de l’agriculture verticale, en vogue à New York ou à Singapour, l’agriculture sur toits fait son entrée dans le milieu de l’agriculture urbaine. Dans une optique qualitative, plus que quantitative, la culture sur toits est une bonne alternative. Toujours exposés à la lumière et constamment frais, les produits récoltés sur les toits ravissent les plus grands restaurants. Nicolas Bel, cofondateur de Topager, précise : « Jamais on fera des champs de blé sur les toits. Pour tout ce qui est des jeunes pousses, aromatiques ou autre, on a un réel intérêt car nous allons avoir plus de vitamines. »Que ce soit dans ses tours ou sur ses toits, la campagne s’invite à la ville : troquer le métro contre le râteau, peut-être pour demain.
► Pour en savoir plus :
Le projet de ferme maraîchère sur le site de la ville de Romainville
Des informations sur le site Topager