La mairie de Saint-Denis envisage de fermer trois ludothèques sur les huit que compte la ville pour faire face à l’explosion des coûts de l’énergie. Des assistantes maternelles et des usagers ont lancé une pétition contre le projet.
« Je suis révoltée ! » Nassera Dakhti, assistante maternelle ne décolère pas depuis qu’elle a entendu que la mairie réfléchissait à fermer la ludothèque Poullain située à quelques minutes à pied de chez elle. Depuis treize ans, elle fait partie des habitués de ce lieu. « Il y a des dinettes, des jeux de construction, les enfants rencontrent d’autres enfants, j’y vais tous les jours sauf le lundi, le jour de la fermeture », raconte l’assistante maternelle.
Des économies d'énergie indispensables, selon la mairie
Sur les 8 ludothèques de la ville, la municipalité réfléchit à en fermer trois, les ludothèques Allende, Sémard et Poullain. « Comme toutes les collectivités locales, on fait face à l’explosion de l’énergie. On a un surcoût énergétique annoncé entre 3 et 7 millions d’euros pour 2023, alors on cherche le plus possible à mutualiser », explique Katy Bontick, première adjointe à la mairie de Saint-Denis soulignant la faible fréquentation des 3 ludothèques menacées.
Pour autant, l’élue assure que ce n’est pas un arrêt de la politique de service publique. « On ne ferme pas les activités, et on ne licencie aucun agent. Les activités vont se faire dans un autre lieu, soit une autre ludothèque, une maison de quartier ou dans la ludothèque mobile », poursuit l’élue.
Une pétition en ligne
Un discours qui ne rassure pas Nassera Dakhti. L’assistante maternelle a la garde de quatre enfants âgés de 8 mois à deux ans, alors même si une autre ludothèque se trouve à moins de 600 mètres de là, elle est bien décidée à se battre contre le projet de fermeture. « J’ai une poussette double, et les deux autres petits marchent, je ne peux pas prendre la voiture tous les jours, et puis ils veulent fermer les autres ludothèques pendant les vacances scolaires, on va aller où ? », s' interroge-t-elle. Elle a lancé une pétition avec d’autres assistantes maternelles et prévoit une réunion avec les usagers mardi soir.
La France Insoumise, dans l’opposition de la mairie socialiste a aussi rejoint ce combat. « C’est une décision absurde ! », dénonce Bally Bagayoko, chef de file LFI sur le canton, et battu aux dernières élections départementales. « Nous sommes sur un territoire où il y a déjà des inégalités dans l’accès à l’éducation avec le manque de professeurs. Le jeu, c’est aussi un élément de savoir », défend-il.
« Mais rien n’est encore décidé », assure-ton à la mairie, le budget sera discuté à partir de novembre en conseil municipal lors de débats qui promettent d’être animés.