Une centaine de manifestants ont bloqué pendant 5h la maison d'arrêt de Villepinte (Seine-Saint-Denis) ce mardi matin. Les surveillants pénitentiaires réclament une hausse des indemnités et une meilleure reconnaissance du métier.
Plusieurs syndicats avaient appelé à un "mardi noir" dans les prisons. Finalement, seule une douzaine d'établissements (sur 188) ont connu des blocages ce matin en France. A l'intiative des syndicats de surveillants FO, CGT et CFTC, une centaine de manifestants ont notamment bloqué la maison d'arrêt de Villepinte (Seine-Saint-Denis) pendant près de cinq heures, avant d'être délogés par les CRS, selon le délégué FO Erwan Saoudi.
Rassemblement à l'appel de l'entente syndicale devant les portes de la MA Villepinte. pic.twitter.com/NYvGekdnCr
— la CGT Pénitentiaire (@CGTPenit) 12 février 2019
"Les extractions de détenus n'ont pas pu se faire et une reconstitution a été annulée" selon le syndicaliste qui a promis d'autres actions les mardis suivants. De son côté, la Direction de l'administration pénitentiaire (DAP) affirme qu'il n'y a eu "aucun impact sur le fonctionnement des établissements". "Vers 10h, les forces de sécurité
ont débloqué l'accès. Les extractions judiciaires ont donc pu se faire, avec un léger retard, et deux parloirs ont dû être annulés dans la matinée", a-t-on précisé à la DAP.
Outre une hausse des indemnités, les syndicats réclament une meilleure reconnaissance du métier avec un passage des surveillants de la catégorie C de la fonction publique à la catégorie B, et un passage à la catégorie A pour les officiers. Une évolution statutaire refusée par la garde des Sceaux Nicole Belloubet car elle "aurait pour effet d'interdire le recrutement de personnes n'ayant pas le baccalauréat", le passage en catégorie B impliquant l'obligation de recruter au niveau bac.
Plusieurs élus sont venus ce matin soutenir ces revendications : des élus du Rassemblement national (RN) et de la France Insoumise (FI).
Ces actions interviennent un an après un mouvement de protestation sans précédent depuis un quart de siècle, qui avait paralysé les prisons françaises pendant près de trois semaines.Ce matin avec les personnels #pénitentiaires de la maison d’arrêt de #Villepinte qui réclament, à juste titre, une reconnaissance et de meilleures conditions de travail. Ces revendications supposent de s’attaquer à la surpopulation carcérale et à l’austérité budgétaire. pic.twitter.com/A9xiYyNdHP
— Clémentine Autain (@Clem_Autain) 12 février 2019