Cette nuit, il vous sera difficile de trouver des médecins en Seine-Saint-Denis. Les médecins qui effectuent des visites nocturnes ont décidé une grève de 24 heures après plusieurs agressions dans le département. La grève doit prendre fin vendredi à 7 heures du matin.
Des médecins en colère contre l'inaction des pouvoirs publics"Nous avons demandé vendredi à être reçus par le préfet mais nous n'avons toujours pas eu de réponse", a déploré Georges Siavellis, médecin coordinateur de la permanence des soins dans le département. "C'est à l'Etat d'assurer notre sécurité: on ne va tout de même pas s'armer pour aller soigner les gens dans les cités!", a-t-il ajouté. "On va partout, là où la police ne va même pas, on se fait casser la figure et le préfet n'a même pas la politesse de nous recevoir".
Le mouvement concerne les 25 médecins libéraux qui assurent les visites à domicile dans le cadre de l'appel au 15, ainsi que 25 régulateurs basés au Samu du 93 à l'hôpital Avicenne de Bobigny.
Deux agressions de médecins ont eu lieu en novembre, l'une à Aulnay-sous-Bois et l'autre à Epinay-sur-Seine, quand un praticien a été aspergé de gaz lacrymogène et dépouillé de sa sacoche alors qu'il se trouvait dans le hall d'un immeuble où il avait été appelé en début de nuit pour une visite. Ailleurs en Ile-de-France, deux jeunes soupçonnés d'avoir braqué deux cabinets médicaux, à Torcy, en Seine-et-Marne, ont été interpellés fin novembre alors qu'ils préparaient un nouveau coup.
Interrogée, la préfecture avait alors assuré qu'une réunion serait convoquée rapidement et rappelé l'existence d'une ligne téléphonique dédiée à ces généralistes d'astreinte de nuit.
Selon le Conseil de l'Ordre national des médecins, les violences contre les médecins ont augmenté en 2013, en particulier les agressions verbales ou les menaces.
Selon les chiffres de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), en France, les médecins ont déclaré en 2013, par rapport à 2012, +15% d'incidents dans l'exercice de leur profession alors que ceux-ci étaient en baisse en 2012, par rapport à 2011. Il y a eu 71 agressions ayant entraîné une incapacité totale de travail (ITT) contre 63 en 2012.