Le quartier pauvre du Chêne-Pointu à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), connu pour ses copropriétés dégradées où vivent 6.000 personnes, va bénéficier d'un plan de plusieurs dizaines de millions d'euros.
Le quartier défavorisé du Chêne-Pointu à Clichy-sous-Bois, connu pour ses copropriétés dégradées où vivent 6.000 personnes, va bénéficier d'un plan de plusieurs dizaines de millions d'euros financé par l'Etat et les collectivités locales.
Le protocole d'accord partenarial a été notamment signé par les ministres du Logement Cécile Duflot, de la Ville François Lamy, ainsi que par le président PS de la région Jean-Paul Huchon, le président PS du conseil général Stéphane Troussel, le maire PS de Clichy Olivier Klein et l'Agence nationale pour la rénovation urbaine.
"Spirale du désastre", "urgence sociale et sanitaire": c'est en ces termes que le maire a parlé des quartiers du Chêne-Pointu et de l'Etoile du Chêne-Pointu, où résident quelque 6.000 personnes dans 1.500 logements.
Pour M. Huchon, il s'agit des "deux copropriétés les plus dégradées de France".
Les ascenseurs ne fonctionnent plus et le chauffage est menacé dans ces copropriétés endettées, en proie aux marchands de sommeil. Les charges mensuelles peuvent s'élever jusqu'à 400 euros par mois, alors que 77% des locataires, pour beaucoup des personnes originaires d'Afrique sub-saharienne, vivent sous le seuil de pauvreté.
C'est là que les émeutes urbaines avaient démarré en 2005 et qu'une vingtaine de cas de tuberculose ont été détectés en 2011.
Le protocole prévoit plusieurs phases: d'abord, la réparation en octobre de 16 ascenseurs en panne, puis le lancement d'études sur les parties communes, des interventions sur les logements et des opérations de portage pour racheter des appartements et lutter contre les marchands de sommeil.
Il s'agit d'"une action ciblée d'achat (...) qui permettra de faire entrer une partie de logements de ces copropriétés dans le parc social", explique la mairie. "Pour tout rénover, il faut quinze ans mais dans cinq ans tout aura déjà changé", promet Emmanuelle Cosse (EELV), vice-présidente du Conseil régional en charge du logement.
Le budget s'élève à plus de 60 millions, selon la région qui va participer à hauteur d'un tiers, alors que François Lamy préfère parler de "plusieurs dizaines de millions d'euros". Le maire évoque lui un coût total de "plus de 100 millions d'euros".
"C'est un grand pas par rapport à toutes les réunions qu'on a eues et toutes ces charges qu'on paie tous les mois", a dit à l'AFP Fayza Azzouti, de l'association d'habitants ARCP.
"On n'a pas d'ascenceur, pas de gardiens, les halls d'entrée n'ont même plus de portes, on n'a pas de vrai relevé des consommations" d'eau et d'électricité, a-t-elle détaillé.
Les dettes des copropriétaires à l'égard des syndicats s'élevaient mi-2011 à près de 6 millions d'euros.