Vingt-six élus de toute la France ont signé vendredi un manifeste appelant à lutter "contre le caractère systémique" des violences sexistes et à "protéger les femmes victimes". Parmi eux, Anne Hidalgo, maire de Paris, François de Mazières, maire de Versailles et Stéphane Troussel, président du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis.
"Aujourd'hui en France, on meurt encore d'être une femme. Chaque année, en moyenne, près de 100.000 femmes victimes de viol ou de tentative de viol, 12% d'entre elles qui ont porté plainte seulement, et 1% des auteurs qui sont condamnés. Donc face à cette réalité, aussi effroyable qu'inacceptable, des maires, des responsables de département agissent", a expliqué Johanna Rolland, la maire PS de Nantes.
La signature de ce manifeste a eu lieu dans le cadre des premières assises nationales de lutte contre les violences sexistes, dont le slogan est "ouvrons la voix" et qui réussissent quelque 2.500 participants à Nantes vendredi et samedi.
En signant le manifeste, les élus s'engagent à agir via des actions concrètes comme la désignation d'un élu "délégué à la lutte contre les violences sexistes", la mise en place pour les agents des collectivités de "formations à la prévention et la lutte contre les violences sexistes et intra-familiales", ou encore le fait de "garantir l'accès aux hébergements d'urgence et transitoires pour les femmes victimes".
Formation à la lutte contre les stéréotypes de genre
Le manifeste vise aussi à réclamer à l'Etat que les "professionnels au contact d'enfants" soient formés "à la lutte contre les stéréotypes de genre, à la promotion de l'égalité, au repérage des situations de violences."
Une des demandes principales du manifeste est de réclamer à l'Etat "un budget annuel d'un milliard d'euros" pour financer notamment "la création de places d'hébergement d'urgence et de logements transitoires pour les femmes victimes."
"Toutes les actrices, tous les acteurs s'accordent sur ce point: il est urgent que l'Etat soit enfin au rendez-vous de cette demande", a insisté Johanna Rolland, qui était accompagnée pour présenter le manifeste du maire PS de Nancy, Mathieu Klein et du président PS du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel.
La Seine-Saint-Denis est le premier département de France à avoir créé un Observatoire départemental des violences envers les femmes en 2002. La structure a fêté ses 20ans le 10 novembre dernier.
Source : AFP