Les salariés de l'équipementier automobile MA France, sous-traitant de Stellantis, contestent le plan social. La dernière usine automobile de Seine-saint-Denis a été placée en liquidation judiciaire en mai dernier. L'audience s'est tenue ce mercredi devant le tribunal administratif de Montreuil.
Après 168 jours de grève et le blocage de leur usine à Aulnay-sous-Bois, les salariés de MA France se sont mobilisés ce mercredi, alors que le tribunal administratif de Montreuil examinait un recours contre l'homologation par l'État du document fixant le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE).
Devant des bannières montrant le patron de Stellantis, Carlos Tavares, avec des canines de vampire et proclamant "Tu mets 280 familles au chômage", les salariés dénoncent un PSE "bâclé" qui "n'a pas été fait dans les règles."
"On a un plan de reclassement qui est complètement vide. Nous avons pu mettre en évidence toutes les irrégularités qu'il y a eues dans cette procédure", affirme Maître Laura Mange, l'avocate des salariés, au micro de France 3 Paris-Île-de-France. Et de poursuivre : "Dès le 13 mai, nous avons eu une décision de liquidation judiciaire qui est tombée très rapidement sans que l'on n'ait jamais d'informations économiques et que le CSE ait été informé."
"Nous avons pu faire entendre le point de vue des travailleurs. Près de 300 personnes qui sont jetées à la rue dans des conditions d'une brutalité extrême", a dénoncé Maître Marie-Laure Dufresne-Castets, autre avocate des ouvriers.
"La contestation du PSE est une première étape pour lancer toutes les procédures individuelles sur la contestation des licenciements", a expliqué à l'AFP Aziz Bouabdellah, secrétaire fédéral de la CGT Métallurgie.
"Le premier combat, ce n'est pas de repartir avec un chèque, c'est de garder un travail", a souligné un salarié de l'équipementier.
MA France placée en liquidation judiciaire
L'entreprise MA France, avec ses 280 salariés, était la dernière usine automobile de Seine-Saint-Denis, autrefois l'un des plus denses bassins d'activité du secteur. En mai dernier, elle a été placée en liquidation judiciaire au printemps après que Stellantis a refusé une réévaluation des prix de 12% au titre de la hausse des coûts de production.
Propriété du groupe italien CLN depuis 2002, MA France emboutissait des pièces de carrosserie de voitures et tirait 80% de son chiffre d'affaires de ses commandes pour Stellantis.
Depuis cinq mois, des salariés de MA France occupent l'usine d'Aulnay-sous-Bois pour réclamer une aide au reclassement et une prime améliorée par rapport aux 15.000 euros actuellement proposés par personne.
La décision du tribunal administratif sera rendue le 10 octobre.
Avec Elise ferret et Marie Chambrial