Ce mardi, les maires de 12 villes du département le plus pauvre de France métropolitaine tirent la sonnette d'alarme quant à la situation des écoles en Seine-Saint-Denis. Ils demandent le respect de l'égalité dans le service public de l'éducation.
Un "plan d'urgence" pour l'éducation dans le département. Voilà ce que demandent à l'Etat, douze maires de Seine-Saint-Denis, ceux notamment de La Couneuve, Pantin ou encore Bagnolet. Ils mettent en demeure le gouvernement pour obtenir davantage d'enseignants dans le département.
Ils souhaitent avoir les moyens de garantir dans les plus brefs délais "l'égalité devant le service public d'éducation", ont déclaré dans un communiqué les édiles de douze municipalités de gauche.
Un enfant de Montreuil est-il moins égal qu'un enfant de Rambouillet ou qu'un petit parisien ?@NBelloubet comme 11 autres maires de Seine-Saint-Denis, je prends un arrêté pour contraindre l'État à mettre les moyens nécessaires pour nos enfants. L'éducation est un droit qui fonde… pic.twitter.com/crUuW4Bh6X
— Patrice Bessac (@PatriceBessac) April 2, 2024
Mouvement de contestation depuis le 26 février
Depuis le 26 février, un mouvement de contestation s'est constitué pour réclamer plus de moyens pour l'école en Seine-Saint-Denis, territoire le plus pauvre de France métropolitaine. "La dignité de la personne humaine n'est pas respectée lorsque deux rapports parlementaires, à quelques années d'intervalle, font état de la discrimination territoriale que subit la Seine-Saint-Denis en matière de dotations générales et de moyens alloués à l'éducation", estiment les maires.
Les manifestations, grèves ou opérations "école déserte" se multiplient depuis un mois en Seine-Saint-Denis. Les syndicats du département réclament la création de 5.000 postes d'enseignants et un peu plus de 3.000 emplois de vie scolaire. Ils dénoncent également la vétusté de certains bâtis.
S'appuyant sur un arrêt du Conseil d'Etat de 1985 sur le "respect de la dignité de la personne humaine", les villes ont chacune pris un arrêté qui ordonne à l'Etat à lui payer 500 euros par jour jusqu'à ce qu'il mette "des moyens à la hauteur des besoins éducatifs".
La préfecture a le choix entre payer l'astreinte de 500 euros par jour à chacune des douze villes ou contester les arrêtés au tribunal administratif.