Un immeuble illégalement occupé par un collectif se définissant comme féministe, anarchiste et LGBT+ et opposé à la gentrification de la ville de Montreuil (Seine-Saint-Denis) a été vidé de ses occupants mardi matin. Une vingtaine de personnes ont été interpellées.
Près d'une centaine d'effectifs des forces de l'ordre ont été mobilisés pour l'opération débutée à 7h. "Près d'une cinquantaine de personnes étaient à l'intérieur", selon une source policière.
L'opération "était complexe parce que les occupants ont voulu ralentir l'intervention des forces de l'ordre en se barricadant, en allant sur le toit et en mettant des obstacles mais il n'y a pas eu de grosses violences", a-t-elle détaillé.
D'après un bilan provisoire de la préfecture, une vingtaine de personnes ont été interpellées.
"Politique volontariste de résorption des occupations illicites"
"En exécution d'une décision de justice, l'évacuation du squat dit 'de la Baudrière' à Montreuil a eu lieu ce (mardi) matin. Devant la détermination des occupants à se maintenir dans les lieux, d'importants moyens ont été mobilisés", a précisé le préfet de la Seine-Saint-Denis, Jacques Witkowski, dans un communiqué transmis à l'AFP.
"Les évacuations sont terminées et la sécurisation du site est en cours", écrit M. Witkowski, expliquant mener "une politique volontariste de résorption des occupations illicites de biens privés dans le département".
"Squatter, c'est une manière de lutter contre la propriété privée, qui produit précarité, mal-logement, isolement et ravage écologique", écrivent les membres du squat sur leur site internet, décrivant la Baudrière comme "un squat anarcha-féministe transpédégouine qui a ouvert en novembre 2021 à Montreuil".
D'après eux, "le projet immobilier prévu à la place de la Baudrière s'inscrit parfaitement dans le processus de gentrification à l'œuvre à Montreuil : une résidence privée, des appartements luxueux accompagnés de commerces hors de prix".
Une manifestation est prévue ce mardi soir dans le centre-ville de Montreuil en soutien au squat.
L'immeuble appartient au diocèse de Saint-Denis
D'après le cabinet du maire de Montreuil, l'immeuble appartient au diocèse de Saint-Denis, qui n'était pas joignable dans l'après-midi mardi.
"Il y avait beaucoup de plaintes de riverains concernant les différentes nuisances : visuelles, sonores... On a envoyé des médiateurs de la ville", a expliqué l'entourage du maire, évoquant "une affaire privée", qui ne concernait pas directement la mairie.
La municipalité affirme par ailleurs qu'il "n'y a pas de projet pour l'instant pour ces lieux, pas de permis de construire" et souligne sa politique "sur le logement social et l'accession sociale à la propriété".