Les trois usines d'incinération traitant les déchets de Paris ont rouvert ce vendredi après deux semaines et demie de mobilisation contre la réforme des retraites. Les sites de Saint-Ouen et Issy-les-Moulineaux ont voté la fin de la grève. L'incinérateur d'Ivry a été réquisitionné.
Nos poubelles seront-elles bientôt ramassées et les déchets incinérés ? À Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis et à Issy-les-Moulineaux dans les Hauts-de-Seine, les salariés de deux usines d'incinération des déchets ont voté la fin du mouvement social démarré il y a plus de quinze jours. Les deux usines sont donc à nouveau ouvertes.
Celle d'Issy-les-Moulineaux a fait l'objet au matin d'un "petit filtrage, objet de personnels extérieurs à l'usine", affirme le Syndicat mixte central de traitement des ordures ménagères ce vendredi à l'AFP. Pour le Syctom, c'est la "fin définitive" du mouvement sur ces deux sites, où les fours d'incinération "devraient rouvrir demain" samedi, les employés attendant "d'avoir assez de déchets en fosse". Ces fins de mouvement "vont nous permettre de revenir à un fonctionnement tout à fait normal", espère le syndicat.
Réquisitions à Ivry-sur-Seine
A Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, la police a procédé a des réquisitions. L'incinérateur va être remis en service progressivement. Cette réquisition est "à la seule initiative de la préfecture de police", souligne le Syctom, qui a refusé depuis le début du mouvement de faire appel aux forces de l'ordre pour débloquer ses sites, préférant transférer les déchets vers des sites extérieurs.
Une fin de conflit se dessine également dans le XVe arrondissement de la capitale, où des agents du prestataire privé, Pizzorno Environnement, étaient également en grève depuis près d'un mois. La direction de l'entreprise annoncé avoir signé vendredi "avec les représentants syndicaux de la CGT un protocole de sortie de grève", qui permet "la reprise du travail des personnels grévistes" et "la reprise complète de la collecte des déchets".
Cette reprise, conjuguée à la réouverture du site d'Issy tout proche et au renfort de "personnels complémentaires, et ce pendant tout le week-end", va permettre "de traiter les 1.000 tonnes de déchets résiduels et d'accélérer le retour progressif à la normale", s'est félicité le maire LR du XVe, Philippe Goujon, dans un communiqué.
Selon la cellule de crise de la Ville de Paris, 10 000 tonnes d'ordures jonchent les trottoirs parisiens ce vendredi, un volume globalement stable depuis une semaine malgré les réquisitions ordonnées par la préfecture de police. 158 bennes sont sorties dans tous les arrondissements. 25 % des éboueurs de la ville de Paris sont encore en grève.