PORTRAIT. Saga Love : les éboueurs, le 49.3, les Gilets Jaunes... un comédien engagé qui cartonne sur Youtube

Sa chanson sur le quotidien des éboueurs parisiens fait le buzz sur Youtube depuis le début de semaine. Saga Love chante depuis plus de 10 ans sur des thèmes divers et variés. Ce vidéaste citoyen parodie avec humour des problématiques sociétales.

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"Maintenant, vous sentez ce qu'on a dans le nez." C'est par ces quelques mots que démarre la dernière chanson du youtubueur Saga Love. Ce vidéaste aux 150 000 abonnés sur Youtube fait sensation sur Internet avec le clip de "49,3 : respectez les éboueurs". Son hymne fait le tour de la toile depuis sa mise en ligne il y a trois jours. Il cumule plusieurs millions de vues sur les réseaux sociaux. "Certains de mes amis sont éboueurs et me parlent quotidiennement de leur métier. Je voulais faire passer un message fort sur leurs conditions de travail tout en adoptant un ton humoristique. Les messages passent mieux lorsqu'ils sont délivrés avec humour", explique Saga Love, de son vrai nom Chris Niamke-Aka.

Dans sa chanson, il dénonce à travers des paroles humoristiques l'attitude des Parisiens envers les éboueurs en grève depuis deux semaines dans la capitale. "Je demande que l'on respecte cette profession qui est essentielle pour que la ville soit bien tenue."

Faire passer des messages forts avec humour. Voilà depuis plusieurs années le credo de ce comédien de 30 ans né à Pontoise dans le Val-d'Oise.

"Je suis un humoriste citoyen" 

Plus jeune, il ne se destinait pas à être comédien. C'est l'un de ses professeurs en 6ème qui décèle son potentiel d'acteur. "Il m'a dit que je devrais m'inscrire en école de théâtre, mais j'avais des soucis personnels donc pas trop la tête à cela." A 18 ans, il se lance sur Youtube et les réseaux sociaux. Au fil des vidéos, il gagne en notoriété.

Poussé par ses amis, il se présente à un concours d'humoristes il y a quatre ans, et termine quatrième. "A ce moment-là, je me suis dit que j'avais peut-être quelque chose à faire dans ce métier", raconte-t-il. Pour lui, la chanson devient rapidement un "moyen de marquer les gens. La chanson a le même effet qu'une poésie lorsqu'on est petit. Elle reste en tête."

Faire rire pour donner plus d'impact à ses messages. Chris sait que ça marche. Depuis plusieurs années, il évoque dans ses chansons des thèmes de société très variés. L'inflation, les "Gilets Jaunes", les personnalités politiques, tout y passe. Une façon pour lui de "montrer qu'en tant qu'humoriste, je suis aussi citoyen. Ce n'est pas parce que j'ai une audience sur les réseaux sociaux et Youtube que je ne suis pas confronté aux mêmes problèmes que le reste des Français". Pour le vidéaste, il est évident que "les vidéos qui marchent le mieux sont celles qui portent un message, qui disent quelque chose de notre société." Il n'est alors pas surpris par le succès de sa dernière production. 

"Beaucoup de gens ne comprennent pas cette grève et s'en plaignent. En parlant des mauvaises odeurs par exemple. On a souhaité faire comprendre que ces mauvaises odeurs représentaient le quotidien de ces éboueurs". Dans la chanson, l'artiste évoque aussi le manque de civisme de certains par rapport au travail des éboueurs. Les problèmes de tri et les sacs-poubelles mal fermés sont moqués "pour monter qu'aujourd'hui, sans les éboueurs les Parisiens vivent ce que cette profession affronte au quotidien."

Faire évoluer les mentalités 

Avec ses vidéos, cet ancien élève du Cours Florent espère "faire évoluer les mentalités" sur les thèmes qu'ils abordent. "Bien sûr, il y a un côté parodique pour faire rire et chercher à interpeller, mais les sujets que je traite sont sérieux et parfois, on est obligé d'adopter un ton plus pragmatique pour faire passer les messages", indique l'intéressé. C'est donc avec plus de sérieux qu'il aborde par exemple le thème des violences conjugales dans un de ses films. Le court-métrage nommé "Elle s'appelait" met en scène la vie d'un couple. 

Il raconte les transformations de la vie d'une jeune femme qui subit des violences de la part de son compagnon. "Ce n'est pas tant un engagement politique, mais un devoir de citoyen que rendre compte de ces réalités qui touchent beaucoup de femmes au quotidien." 

 Selon lui, il s'agit de "montrer qu'il existe différentes façons d'aborder ces sujets délicats." Il espère faire évoluer les mentalités "en parlant de ce que je connais" dans une période où "beaucoup de gens sont en souffrance. Certains ont même du mal à se nourrir." Un engagement citoyen empreint de solidarité pour faire "changer les choses par rapport à des problématiques que je vis ou dont j'entends parler au quotidien."          

 

  

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