Quatre policiers de la brigade anticriminalité de Stains, en Seine-Saint-Denis, ont été condamnés à des peines allant de 6 à 30 mois de prison avec sursis. Ils étaient jugés pour avoir notamment volé des dealers, réalisé des faux PV et utilisé des fichiers de police de façon frauduleuse.
Dans l’affaire des "ripoux" de la BAC de Stains, les peines prononcées par le tribunal de Bobigny jeudi ont été moins lourdes que les réquisitions. Quatre policiers ont été condamnés, avec des peines allant de 6 à 30 mois de prison avec sursis. Et sur les six fonctionnaires poursuivis au total, un a été relaxé et le dernier sera rejugé en juin.
Le principal prévenu qui se fait appeler "Stifler", un brigadier, a été condamné à 30 mois de prison avec sursis. Révoqué de la police en 2018, il avait été placé en détention pendant deux mois et demi. Au cours du procès, le procureur avait requis à son encontre trois ans de prison dont 18 mois ferme, ainsi qu’une interdiction d'exercer dans la police.
Deux policiers et une officière de police judiciaire, âgés de 38 à 49 ans, ont été condamnés à des peines allant de six à 24 mois de prison avec sursis.
Perquisitions en dehors du cadre légal, preuves effacées…
La justice reprochait aux prévenus d'avoir - à des degrés divers - "ciblé des personnes" se livrant au trafic de drogue afin de les voler et revendre leur marchandise, entre 2014 et mars 2015. Les fonctionnaires ont par ailleurs réalisé des perquisitions en dehors du cadre légal, utilisé frauduleusement des fichiers de police, mais aussi effacé des preuves.
D’après Me Marie-Hélène Fabiani, l'avocate du principal prévenu, son client n'était "pas un ripoux". "Huit ans après les faits, on se rend compte qu'ils avaient fait leur métier juste avec un peu trop de zèle", a-t-elle affirmé. "Il y a eu des erreurs et ils ont été condamnés pour cela, a-t-elle également déclaré. Ils voulaient sortir de belles affaires avec une pression de leur hiérarchie. Mon client peut enfin tourner la page."
D’après une source judiciaire, si l'enquête avait démontré que de "l'argent a circulé", pour le financement du train de vie des six policiers, "aucun élément matériel n'a établi de l'enrichissement personnel". Cette affaire avait secoué la préfecture de police de Paris, la compétence de la PP s’étendant au département de Seine-Saint-Denis. Sur les six fonctionnaires poursuivis, trois ont été révoqués.