Selon les chiffres dévoilés par Le Figaro, plus de 6.000 communes ont augmenté leur taux de taxe d'habitation entre 2017 et 2018. Sa suppression progressive était pourtant l'une des mesures emblématiques d'Emmanuel Macron.
La mesure était emblématique. Ses premiers effets auraient dû se faire sentir depuis quelques jours. Alors que les contribuables reçoivent leurs avis de taxe d’habitation, certains ont pu avoir la désagréable surprise de voir le chiffre redouté augmenter, et ce alors que la baisse de cet impôt qualifié d’injuste faisait partie des promesses du gouvernement.
Le coup est parti du Figaro. Le quotidien, dans un article paru ce jeudi, estime que plus de 6000 communes (soit environ une sur six) ont accru le prélèvement sur leurs administrés en 2018 par rapport à 2017. Le taux de taxe d’habitation de chaque municipalité depuis trois ans a par ailleurs été publié jeudi par les finances publiques.
Dans la foulée, le Parisien a exploité ces chiffres pour établir une liste des 55 villes de plus de 10.000 habitants qui enregistrent une augmentation entre 2017 et 2018. Vingt-deux d’entre elles se trouvent dans la région capitale. C’est à Etampes (Essonne) que la taxe a accru le plus d’une année à l’autre : +15,02%. La commune est suivie de Vaires-sur-Marne, en Seine-et-Marne (+12,99%).
En Île-de-France, quelle que soit l’évolution, les villes avec le plus fort taux de taxe d’habitation sont Sevran (35,29%, Seine-Saint-Denis), Villeneuve-Saint-Georges (35,13%, Val-de-Marne) et Gournay-sur-Marne (34,69%, Seine-Saint-Denis). A l’inverse, les habitants de Compans (Seine-et-Marne) en sont exonérés, tandis que ceux de Roissy-en-France (Val-d'Oise) et Vulaines-lès-Provins (Seine-et-Marne) sont prélevés respectivement à hauteur de 1,1% et 1,87%.
Ce vendredi, le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin entreprenait de défendre la politique gouvernementale en en appelant à la responsabilité des maires. « Il y a quelques communes qui ont augmenté les taux de manière discutable », a-t-il attaqué, visant notamment le maire de Sceaux, Philippe Laurent (UDI). La commune a effectivement augmenté l’imposition de 6,8%. "Cette hausse de taux, qui rapportera 1,5 million d'euros supplémentaires à la commune, ne couvre que pour la moitié la baisse des dotations de l'Etat que nous subissons", a répliqué l’édile dans une interview au Parisien.
Près de 30000 Maires sur les 36000 communes de France n’ont pas augmenté leurs taux de taxe d’habitation. Je salue leur responsabilité pour permettre la baisse d’impôts. Retrouvez les taux de votre commune sur le site des impôts ! #RTLMatin https://t.co/b3Rt8Ju7QG
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) 12 octobre 2018
Échelonnée, la suppression de la taxe d’habitation a commencé dès cette année pour les foyers les plus modestes. Selon les objectifs fixés par le gouvernement, la totalité des ménages français devraient en être dispensés d’ici 2021.