La première condamnation pour apologie du terrorisme depuis les attentats de Paris a été prononcée ce lundi à Marseille. Un homme de 23 ans qui avait crié à plusieurs reprises "Allah akbar" en mimant l'égorgement à l'adresse d'un groupe de policiers samedi, a été condamné à un an de prison ferme.
"Vous avez crié trois fois 'Allah akbar'. Ces faits sont constitutifs d'apologie du terrorisme", a lancé la présidente du tribunal correctionnel au jeune habitant des quartiers nord, jugé en comparution immédiate, délivrant un mandat de dépôt et indiquant qu'il était également coupable de récidive de détention de stupéfiants.Une peine conforme aux réquisitions du représentant du parquet, Max Gazan, qui a expliqué quelques minutes plus tôt que la phrase "Dieu est grand" en arabe, utilisée par les terroristes vendredi à Paris "avant de commettre leurs crimes" et associée au geste de l'égorgement, entrait dans "le champ de l'apologie du terrorisme".
L'état d'urgence, contexte à charge
"Je ne suis pas sûr que vous ayez pensé à assassiner des policiers mais vous avez profité de ce climat pour exprimer une forme d'agressivité. L'État d'urgence impose que des comportements comme le vôtre soient sévèrement réprimés", a affirmé M. Gazan.Samedi en début d'après midi, l'homme qui circulait dans son véhicule avec un ami sur la Canebière, a crié Allah Akbar à des policiers qui se trouvaient devant le commissariat de Noailles dans le 1er arrondissement de la ville. Les fonctionnaires ont immédiatement pris en chasse le véhicule et interpellé le jeune homme. Il a alors tenté de nier les faits et s'est opposé à son arrestation.
Outre la peine prononcée lundi, il devra également exécuter 30 mois de prison, pour différentes condamnations précédentes liées à des faits de violences, la détention de stupéfiants ou des vols.