La conférence des Nations unies sur le climat, prévue à Paris du 30 novembre au 11 décembre, subira le contrecoup des attentats. Si l'événement aura bien lieu, de nombreuses manifestations annexes seront annulées. François Hollande veut toutefois en faire un moment "d'espérance et de solidarité".
La France ne doit pas céder à la peur du terrorisme a insisté le Président de la République dans son discours devant le Congrès ce lundi après-midi. "Nous devons continuer, continuer à travailler, continuer à sortir, continuer à vivre, continuer à influencer le monde."La COP21, "moment d'espérance et de solidarité"
Une influence qui s'exerce particulièrement lors de grands rendez-vous. "C'est pourquoi le grand événement international de la conférence sur le climat sera non seulement maintenu, mais sera un moment d'espérance et de solidarité", a insisté François Hollande. La COP21 doit réunir plus d'une centaine de chefs d'États et de gouvernements du monde entier à Paris, du 30 novembre au 11 décembre.C’est pourquoi le grand événement international de la #COP21 se tiendra, conformément à l’immense espérance #DirectPR
— Élysée (@Elysee) 16 Novembre 2015
"D'espérance parce qu'il s'agit tout simplement de l'avenir de la planète et de solidarité, parce qu'il y aura sans doute plus de cent chefs d'Etat et de gouvernement qui viendront là pour négocier un accord durable, un accord contraignant, un accord différencié, pour que nous puissions vivre et que nos enfants, petits-enfants puissent continuer à avoir la planète qu'ils auront reçue en héritage", a poursuivi François Hollande devant le Congrès.
"Mais ils viendront aussi dire à la France, pays de libertés, combien le monde entier est solidaire, combien le monde entier doit également se mobiliser pour lutter contre le terrorisme", a-t-il ajouté.
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Le chef de l'Etat l'a confirmé devant le Congrès, à Versailles.
Exit les manifestations, seulement de la négociation ?
Pourtant, l'ampleur de l'événement devrait être réduite. "Toute une série de manifestations qui étaient prévues n'auront pas lieu", a prévenu lundi Manuel Valls, le Premier ministre français, à moins de deux semaines du coup d'envoi de la conférence. "Ce sera sans doute réduit à la négociation."Après les attentats, assurer la sécurité de plusieurs dizaines de milliers de participants, aux négociations mais aussi aux nombreux événements parallèles, pose de nouveaux défis. "Nous sommes en train de regarder ça mais tout ce qui était extérieur à la COP, toute une série de concerts, de manifestations plutôt festives seront sans aucun
doute annulés", a indiqué Manuel Valls.
Les ONG tempèrent et veulent faire évoluer la mobilisation
Lundi à la mi-journée, les ONG se concertaient et attendaient d'en savoir plus. "Il faut prendre le temps de l'analyse, d'autant que les décisions du gouvernement ne sont pas encore précisées au-delà de la déclaration générale de Manuel Valls", a déclaré à l'AFP Matthieu Orphelin de la Fondation Nicolas Hulot, membre de la coalition des ONG impliquées dans la COP21."Face au défi climatique, il est important que la mobilisation citoyenne soit forte, même si ses formes évoluent", a-t-il ajouté. La mobilisation de la société civile doit débuter par des manifestations les 28 et 29 novembre dans le monde entier et prendre ensuite de nombreuses formes en région parisienne (conférences, débats, stands d'ONG, expositions, sommet des citoyens, sommet des jeunes...).
Mais le maintien du défilé parisien le 29 novembre entre la place de la République et celle de la Nation, toutes les deux proches de certains des attentats de vendredi, est clairement sur la sellette. "La question de l'organisation de cette manifestation, d'une manière ou autre, sera posée", a expliqué Manuel Valls.
Ne pas céder à l'État islamique
Même interrogation pour la manifestation du 12 décembre qui doit clôturer la COP21, où un virage historique dans la lutte contre le réchauffement climatique est espéré via un accord engageant l'ensemble de la communauté internationale. Txetx Etcheverry, porte-parole du réseau Alternatiba, souhaite lui que le maximum d'événements soit maintenu. "Il ne faut pas céder à Daech", avance-t-il. "L'enjeu climatique est un enjeu vital qui peut justifier qu'on prenne des risques, même s'il faut rediscuter des conditions de sécurité". "Manif du 29 ou pas, à Paris les foules ne manquent pas si Daech veut encore frapper", ajoute-t-il.Au-delà des manifestations de rue, d'autres événements sont prévus et leur maintien est aussi incertain.