La présidente de la région Ile-de-France a annoncé un plan d'investissement de près d'un milliard d'euros dans le Val d'Oise. Une annonce pour compenser l'abandon du megacomplexe Europacity dans le Triangle de Gonesse. Mais beaucoup de ces annonces dépendent de l'aval de l'État.
La somme n'atteint pas les 3,1 milliards d'euros que représentait le megacomplexe Europacity, mais elle se veut tout de même impressionnante : près d'un milliard d'euros. "La région a décidé de prendre ses responsabilités" avec "un plan d'urgence pour le Val d'Oise", a ainsi déclaré Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, ce jeudi. Il sera "soumis à concertation", a-t-elle poursuivit.
Parmi les propositions évoquées, la région veut notamment lancer "une revue de toutes les friches d'Ile-de-France, afin d'identifier les terrains sur lesquels on peut dire à un investisseur qu'il peut se lancer".
Face à la désillusion des habitants du Val d’Oise à la suite de l’abandon brutal par l’Etat d’#EuropaCity, et aux urgences sociales de ce territoire, la région lance un plan d’urgence d’1 Md€, coconstruit avec le département et tous les élus du territoire https://t.co/2lO9iInxsb
— Valérie Pécresse (@vpecresse) November 21, 2019
La région ne va pas "créer des emplois privés"
Elle veut aussi "proposer à l'État de décentraliser la future Agence nationale de la cohésion des territoires à Villiers-le-bel", aider à la réimplantation d'une filière horticole dans le département "sur des terrains pollués", et va "mandater Grand Paris Aménagement pour lancer, via un cabinet d'experts indépendant, une évaluation de la qualité des sols dans le triangle de Gonesse".Le plan d'urgence passera aussi par la création d'un nouveau lycée international et d'un internat d'excellence, la création d'un centre de formation d'apprentis (CFA) sur les métiers du numérique, le développement d'un Campus des métiers de la sécurité.
Mais "ce n'est pas la région ou le département qui vont créer des emplois privés", a-t-elle insisté, soulignant les incertitudes pour les investisseurs "compte tenu de ce qui vient d'arriver à Europacity".
Abandon d'Europacity
Cette annonce vient après qu'Emmanuel Macron ait décidé, début novembre, de l'abandon d'Europacity, un megacomplexe de commerces et de loisirs pesant 3,1 milliards d'euros qui devait être implanté d'ici à 2027 sur des terres fertiles dans le triangle de Gonesse (Val d'Oise) au nord de Paris, et qui hérissait les défenseurs de l'environnement comme les petits commerçants.Un "très beau projet de création d'emplois et de développement économique" selon Mme Pécresse, pour qui "les conséquences sociales vont être incalculables".
Selon le chef de l'État, le projet était "daté et dépassé". Il a néanmoins évoqué un "projet alternatif", qui devrait selon lui être "plus mixte, plus moderne, sans créer un pôle démesuré de consommation, de loisirs et d'objets".
Un projet trop dépendant de l'État ?
Beaucoup de ces annonces ne pourront se faire sans l'aval de l'État, et surtout, sans ses financements. "Tout ce que j'ai annoncé peut se réaliser dans les cinq ans, tout dépend du feu vert de l'État. Nous attendons que l'État vienne en cofinancement de ces projets", reconnaît Mme Pécresse.C'est en particulier le cas pour les transports : "demander un engagement écrit de l'État, sur la réalisation de la ligne 17 du Grand Paris Express pour 2027", dont la justice a décidé vendredi de suspendre pendant un an les travaux, ou demander à l'État "que le prolongement du tram 11 Express soit engagé dans le prochain contrat de plan État-région".
Elle souhaite aussi le lancement d'un plan de transport à la demande "dès 2020" dans le Vexin, l'expérimentation de "covoiturage citoyen en milieu rural" et un "grand plan de nettoyage des abords des autoroutes valdoisiennes".