Plus de 2 000 personnes ont participé dimanche à Argenteuil (Val-d'Oise) à une marche blanche en mémoire d'une adolescente de 14 ans, Alisha, morte noyée le 8 mars, après avoir été violemment frappée par deux camarades et jetée dans la Seine.
De nombreux adolescents accompagnés pour certains de leurs parents se sont donné rendez-vous devant l'établissement où étaient scolarisés Alisha et ses deux agresseurs, point de départ de la marche ce dimanche après-midi.
Tour à tour, ils ont déposé des bouquets de fleurs et des petits mots devant la porte du lycée privé professionnel Cognacq-Jay. La banderole "hommage à Alisha" y était déployée et des roses blanches jonchaient le sol. La mère d'Alisha s'est recueillie, émue, devant l'établissement.
Alisha a été la victime d'un guet-apens tendu par ses deux camarades le 8 mars, dans l'après-midi, sous le viaduc de l'autoroute A15, selon les premiers éléments de l'enquête révélés par le procureur de Pontoise. Dans ce lieu à l'écart des habitations, elle aurait été brutalement frappée puis jetée dans le fleuve, encore consciente.
Les deux suspects, un garçon et une fille de 15 ans, ont été mis en examen pour assassinat et placés jeudi en détention provisoire.
Plus de 2500 personnes sont venues rendre hommage à #Alisha pour une #marcheblanche #Argenteuil très émouvante @France3Paris @franceinfoplus pic.twitter.com/AVFlsy0k2K
— Isabelle Audin (@IsabelleAudin) March 14, 2021
Les deux suspects avaient été exclus
Les relations au sein du trio scolarisé en 3e dans le même établissement, "trois amis au début", s'étaient dégradées au cours des semaines précédentes, entre amourettes et "futilités" adolescentes, selon le parquet.
Les choses s'étaient envenimées au point que leur lycée avait temporairement exclu les deux suspects pour le harcèlement de la victime. Alisha avait vu son téléphone piraté et des photos d'elle en sous-vêtements diffusées sur Snapchat. Les deux mis en examen devaient passer en conseil de discipline le 9 mars, au lendemain du drame.
Sur le parcours de la marche, le slogan "stop au harcèlement, justice pour Alisha" est apparu collé sur les murs d'Argenteuil, à environ 16 km au nord de Paris. "C'est grave ce qui s'est passé", disait Tayna, une adolescente dans le cortège. "Le harcèlement ça existe à l'école", a confié la jeune fille, disant elle-même appeler sa mère dès qu'elle le subit.