La liaison ferroviaire CDG Express doit relier l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle au centre de Paris en vingt minutes.
Un feu vert, certes, mais les enquêteurs ont toutefois exprimé deux réserves qui devront être prises en compte, sur le financement et sur l'impact du nouveau train sur le fonctionnement des lignes existantes. Contrairement à la plupart des aéroports des grandes capitales, Roissy-Charles-de-Gaulle ne bénéficie pas actuellement d'une desserte dédiée et ses accès sont congestionnés.
CDG Express, dont le chantier a été confié à SNCF Réseau et Aéroports de Paris, doit permettre à partir de 2023 de rallier le deuxième aéroport européen le plus fréquenté depuis la gare de l'Est, plus rapidement que par les autoroutes (A1 ou A3), parmi les axes les plus chargés d'Ile-de-France, ou le RER B (entre 30 et 50 minutes depuis gare du Nord), moyennant 24 euros.
Dossier de financement "lacunaire"
En rappelant que le coût global du projet (32 kilomètres de long, dont 8 de voies nouvelles) est estimé à 1,69 milliard d'euros (1,41 milliard d'euros en investissement d'infrastructure et 284 millions d'euros en investissement pour l'exploitation), la commission d'enquête souligne "qu'il est, pour elle, difficile d'apprécier le bien fondé des dépenses". Parallèlement, le dossier "apparaît comme lacunaire" sur le financement. La commission regrette notamment le manque de précision sur le recours aux fonds propres ou à l'emprunt, aux subventions publiques ou européennes, ou à l'éventualité d'une taxe aéroportuaire. Les enquêteurs estiment par ailleurs qu'il est "nécessaire de consolider la rentabilité socio-économique en garantissant une étanchéité de fonctionnement entre les lignes existantes et le CDG Express".Aussi la commission d'enquête, dans ses conclusions rendues le 29 septembre, enjoint le maître d'ouvrage à "établir un plan de financement avec répartition chiffrée selon les modalités prévues (acteurs, nature et montants)". Elle lui demande aussi d'"établir une grille de circulation confirmant l'absence d'impact sur le fonctionnement des lignes existantes, RER B et lignes K et H du Transilien".
Lors de l'enquête publique, menée en juin et juillet, des opposants au projet réunis dans le collectif Stop CDG Express avaient dénoncé un projet jugé "coûteux", "inutile" et "néfaste pour les usagers du RER B".