Suite à une hausse du nombre de contaminations et d'hospitalisations liées au Covid-19, Santé publique France a décidé de placer le département en "vigilance modérée". Le Val-d'Oise est alors soumis à des enquêtes épidémiologiques.
Le Val-d’Oise est désormais "en vigilance modérée au Covid-19". La décision a été annoncée ce mardi par Santé publique France en raison de la situation épidémiologique dans le département. Ainsi, les nombres de cas de contaminations et d’hospitalisations y ont bondi ces deux dernières semaines. Les autorités craignent alors que la situation ne se propage à travers toute l’Île-de-France, en pleine période de vacances estivales et donc de mouvements de population.
En deux semaines, le taux d’incidence a doublé dans le Val-d’Oise. Le taux d'incidence représente le nombre de cas positifs sur une population de 100 000 habitants et sur une période de sept jours. Sur 100 000 habitants, 25 sont actuellement testés positifs au coronavirus chez les 20-40 ans dans le Val-d'Oise. Pour rappel, le seuil de vigilance est atteint entre 10 et 50 cas par département. Le taux de positivité aux tests virologiques effectués dans le nez a quant à lui grimpé, passant de 1,3% la semaine du 6 juillet à 2,65% entre les 18 et 24 juillet derniers, contre 1,8% pour l'ensemble de l'Île-de-France.[#COVID19 Situation en #France au 28/07]
— COVID — 19 - France (@fr_covid19) July 28, 2020
?9 départements en situation de vulnérabilité
?Aucune vulnérabilité : 92 dpts
?Vulnérabilité modérée : Gironde, Nord, Val d'Oise, Vosges, Haute-Garonne, Haute-Savoie
?Vulnérabilité élevée : Guyane, Mayotte, Mayenne pic.twitter.com/jOjI0aio9a
Les nombres d'appels et de transports à l'hôpital scrutés par le SAMU
Le nombre de transports à l’hôpital pour suspicion de contamination au coronavirus est lui-aussi en hausse de 13% dans la Val d’Oise. "Il y a un frémissement que l’on surveille", confirme Agnès Ricard-Hibon, cheffe de service du SAMU du Val-d’Oise. Celle-ci constate que le Covid-19 circule toujours dans le département : "Il faut impérativement respecter les mesures et les gestes barrières. C’est ce qui est le plus efficace. On n’a peut-être pas assez fait de pédagogie, notamment envers les jeunes. Ils se sentent moins concernés. Mais ils le sont car ils peuvent contaminer leurs proches".Le SAMU observe alors avec attention deux indicateurs qui peuvent traduire une reprise de la pandémie, "c’est le nombre d’appels de gens qui sont Covid-suspects, et le nombre de patients transportés à l’hôpital en tant que Covid-suspects". Chaque jour, le SAMU du Val-d’Oise reçoit 40 appels de personnes estimant avoir contracté la maladie. "La moyenne d’âge de ces appels semble baisser par rapport à la première vague", note la cheffe de service.
Sur ces 40 personnes, une quinzaine est envoyée quotidiennement à l’hôpital pour passer les tests de dépistage. Au total, le nombre de nouvelles admissions liées au coronavirus a doublé dans le département en une semaine. Du 20 au 27 juillet, 25 personnes ont été hospitalisées. L'Île-de-France dans son ensemble est la région de France la plus touchée avec 2635 hospitalisations au 29 juillet. "Mais cela ne veut pas dire qu’ils ont tous le Covid. Ils sont suspects, comme les symptômes sont nombreux, mais ce n’est pas sûr qu’ils l’ont. Ça peut être une autre pathologie", précise Agnès Ricard-Hibon.
Étude des indices et enquêtes épidémiologiques
Avec le passage en "vigilance modérée", le Val-d'Oise est alors soumis à des enquêtes et observations de plusieurs professionnels de santé. "On regarde avec attention le taux d’incidence, le taux de positivité aux tests de dépistage et la courbe d’évolution de ces indices sur plusieurs jours. On veut éviter des reconfinements localisés", explique la médecin au SAMU du département.Depuis le 23 juillet dernier, les communes d’Argenteuil, Garges-lès-Gonesse, Villiers-le-Bel/Arnouville, et Gonesse/Bonneuil-en-France/Vaudherland/Le Thillay font également l’objet d’enquêtes épidémiologiques pour déterminer les origines possibles de la contamination. Les données de ces investigations ont permi de montrer que différents lieux représentaient des zones d’exposition au coronavirus : commerces, transports en commun ou centres commerciaux.
Santé publique France a dernièrement alerté sur les dangers des grands rassemblements, notamment à caractère religieux. Plusieurs professionnels de santé s’inquiètent en particulier des célébrations en marge de l’Aïd-el-Kébir qui auront lieu vendredi.