"Enseigner correctement avec 35 élèves dans une classe, c'est impossible." Des professeurs du Val-d'Oise mobilisés devant le rectorat de Versailles

Dotations horaires, effectifs, conditions de travail... Depuis 7 heures ce lundi matin, des dizaines de professeurs manifestent devant le rectorat de Versailles. Ils demandent un entretien avec le recteur de l'académie.

"Nous voulons de meilleures conditions d'apprentissage pour nos élèves." Camille Lavelle est enseignante au lycée Simone de Beauvoir à Garges-Lès-Gonesse dans le Val-d'Oise. Comme plusieurs dizaines d'autres enseignants du département, elle manifeste ce lundi devant les locaux de l'académie de Versailles. "On demande plus de moyens au rectorat pour faire notre boulot correctement", indique cette professeure de Sciences Economiques et Sociales.

Scindés en deux groupes, l'un à l'extérieur et l'autre dans les locaux, les professeurs issus de différents établissements du département sont en grève. Ils souhaitent s'entretenir avec le recteur d'académie. "Depuis quelques semaines on nous répond qu'il est absent ou en vacances, on en a marre", commente Maitea Texeirau, professeure de lettres à Sarcelles. Dans le viseur des professeurs : la dotation horaire pour l'année scolaire prochaine.

Il s'agit d'une enveloppe d'heures attribuée à chaque établissement par le rectorat. Celle prévue pour leurs collèges et lycées est insuffisante selon les professeurs d'autant plus que certains affichent des IPS les plus faibles de France. "L'IPS c'est l'indice de position sociale, autrement dit un indicateur du niveau de précarité de nos élèves", indique Maitena Texeireau. Par exemple l'IPS au collège Anatole France où elle enseigne est de 67 alors que la moyenne nationale pour les collèges publics se situe autour de 100.

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"Un CPE pour 600 élèves " 

Les professeurs dénoncent un manque de moyens par rapport aux besoins de leurs établissements respectifs. "Nous demandons de meilleures conditions d'apprentissage pour nos élèves. Un pôle médico-social renforcé dans le département ainsi que de vrais moyens pour mettre en place l'école inclusive", détaille Maitena Texereau.

"Dans le département, il y a trop de collèges ou de lycées où il manque des médecins scolaires, des psychologues ou encore des Conseillers Principaux d'Education, alors que nos élèves en ont besoin. Dans certains établissements, il y a un seul CPE pour 600 élèves, c'est intenable", explique Camille Lavelle. Dans son lycée, l'indice est de 80 alors que la moyenne nationale pour les lycées publics est de 103.

"Nous n'avons pas d'infirmière scolaire à temps plein alors que nos élèves sont en demande. À cause de ce manque de moyens, on ne peut pas répondre à leurs interrogations et à leurs besoins tout en étant témoins de leur souffrance au quotidien", détaille Camille Lavelle. Elle demande "plus de personnel encadrant" comme des surveillants "car aujourd'hui nous ne pouvons pas gérer tous les problèmes dans nos établissements."

34 élèves par classe au lycée 

"Nous avons actuellement certaines classes avec 36 élèves et nous voulons passer à 31 pour assurer au mieux le suivi de chacun", explique Maitena Texeiraud. Camille Lavelle fait aussi le constat de classes pleines et difficilement gérables dans son lycée. Dans une lettre adressée au Directeur des Services de l'Education Nationale du Val-d'Oise (DASEN), les professeurs du Lycée Simone de Beauvoir demandent des classes moins chargées. Ils souhaitent passer à 31 élèves par classe contre 34 en moyenne actuellement.

"C'est difficilement gérable et cela pénalise beaucoup d'élèves car nous ne pouvons pas accorder autant de temps à chacun d'entre eux. Certains élèves n'interviennent que très rarement à l'oral", constate la professeure de SES.

L'académie de Versailles prévoit d'allouer douze heures de plus pour la prochaine année scolaire au Lycée Simone de Beauvoir selon un courrier de réponse que nous avons consulté. Pour le manque de CPE, le rectorat rappelle dans sa lettre adressée aux professeurs la possibilité d'engager un CPE stagiaire en plus des deux déjà présents à temps plein. La lettre précise également que la dotation horaire globale sera ajustable en juin prochain en fonction des effectifs. 

Les enseignants entendent poursuivre leur mouvement de grève tant qu'ils n'auront pas rencontré le recteur. Ils disent être soutenus par les élèves et leurs parents.

 

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