Huit infirmières, un oncologue et le gérant d'une société de matériel médical ont été renvoyés devant la justice, accusés d'avoir volé 3 millions d'euros à la CPAM (Caisse Primaire d'Assurance Maladie) du Val-d'Oise
A l'origine de l'enquête qui vient d'aboutir : des patients étonnés de voir apparaître sur leurs décomptes le remboursement des actes médicaux jamais réalisés, ont alerté la Caisse primaire d'assurance maladie.
Actes médicaux fictifs, surfacturation, fausses ordonnances. Au terme de leur enquête, les gendarmes du Val-d'Oise ont mis au jour un vaste système d'escroquerie impliquant sept infirmières et un oncologue d'Ile-de-France et du Nord, autour d'un couple - une infirmière et son époux, gérant d'une société de matériel médical -, soupçonnés d'en être les organisateurs.
Le préjudice subi par la Sécurité sociale est estimé à trois millions d'euros.
Mais les enquêteurs du groupement de gendarmerie du Val-d'Oise y ajoutent 1,8 million d'euros d'abus de biens sociaux. "Un système de rétro- commissions directement payées sur des comptes personnels a permis à la principale mise en cause et à son époux de s'enrichir", estiment les gendarmes.
L'un des enquêteurs raconte ainsi "ce sont des faits aussi illégaux qu'amoraux. Ces individus profitaient de gens très malades, qui allaient mourir".
Le parquet de Pontoise a procédé à la saisie conservatoire de 1,12 millions d'euros à l'encontre des différents mis en cause (biens immobiliers, véhicules, espèces...) "aux fins notamment de rétablir les comptes de la CPAM".
Tout ce petit monde, dix personnes au total, sera jugé les 30 et 31 janvier 2019.