Alain Berruet, l'assassin présumé de Maeva, tuée à 23 ans sous les yeux de son bébé d'un an en 2012 dans un village du Val-d'Oise, a dit lundi ses "remords et (ses) regrets", à l'ouverture de son procès. Verdict attendu vendredi 19 juin.
"Je dis pardon à Maeva, et à sa famille. J'ai tout foutu en l'air, j'ai commis l'irréparable. J'ai beaucoup de remords et de regrets", a déclaré d'une voix assurée cet homme de 63 ans à la barbe clairsemée et au crâne dégarni, devant la Cour d'assises de Pontoise.
Face à lui, plus d'une dizaine de proches et de connaissances de Maeva Rousseau, vêtus de t-shirt à sa mémoire et qui réclament la peine maximale, la prison à perpétuité. L'assassinat de Maeva, à coups de batte de baseball, avait soulevé une vive émotion en avril 2012 dans les environ de Chérence, 147 habitants à la lisière du Vexin français, où beaucoup connaissaient à la fois la victime et Alain Berruet, qui a reconnu le meurtre pendant l'instruction.
Maeva avait été retrouvée en sang, ses multiples plaies et fractures témoignant de l'extrême violence du crime. Dans la chambre, même le plafond était maculé d'hémoglobine. Son bébé d'un an, épargné par le meurtrier, hurlait, le bras coincé sous le corps de sa mère.
Au centre du procès, la psychologie du couple Berruet, dont la femme est également renvoyée devant les assises pour complicité de destruction de preuves. Ivres de chagrin après la mort dans un accident de voiture de leur fils, les Berruet se sont convaincus qu'il a été assassiné et se sont lancés dans une quête éperdue d'un coupable en chair et en os, qu'ils annonçaient vouloir faire payer.
Maeva, une ancienne copine de leur fils, et surtout son compagnon, Alan, seront leurs bouc-émissaires. Le soir de l'accident de voiture, le fils Berruet se rendait chez eux, pour mettre au clair une triviale histoire de SMS trop osé. Dans l'esprit baigné d'alcool et de haine d'Alain Berruet, cela a suffi à faire d'Alan, qui traficote du cannabis, le responsable de la mort de son fils.
Après des mois à jurer qu'il se ferait "justice par lui-même", pris selon lui d'un accès de rage, Alain Berruet avait chaussé bottes et gants de ménage avant d'exercer sa vengeance, aussi aveugle que sauvage, sur Maeva. Verdict attendu vendredi 19 juin.