Amélie Loquet, jeune femme lourdement handicapée, va être accueillie au sein d'un centre spécialisé à partir du 4 novembre, soit un mois après que la justice ait sommé l'Etat de lui trouver une place dans une institution dédiée
C'est une première en France, et la décision devrait en entraîner d'autres, car le problème concerne de nombreuses familles dans notre pays. A partir du 4 novembre, soit un mois après que la justice ait sommé l'Etat de lui trouver une place dans une institution dédiée, une jeune femme, lourdement handicapée, sera accueillie au sein d'un centre spécialisé, à une dizaine de kilomètres du domicile de ses parents.
Tous ceux qui ont la responsabilité d' une personne handicapée savent combien il est difficile, voire impossible, de trouver une structure spécialisée pour prendre en charge ce handicapé ne serait-ce qu'une partie du temps.
Or, jusqu'à ce jugement, les personnes handicapées qui saisissaient la justice obtenaient, au mieux, des dommages et intérêts, mais pas de place d'hébergement.
Le 7 octobre, le tribunal administratif de Pontoise avait ordonné à l'Etat de "prendre toutes dispositions" pour qu'une place en hébergement spécialisé soit
trouvée pour Amélie Loquet. Lassés d'attendre en vain une place en hébergement spécialisé, les parents d'Amélie avaient fini par saisir, fin septembre 2013, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise, par une procédure de référé-liberté (en urgence), au nom du "droit à la vie".
Le père de la jeune femme annonce aujourd'hui, mercredi 23 octobre, avoir reçu un courrier lui annonçant qu'Amélie serait prise en charge en Maison d'Accueil Spécialisée (MAS), à Beaumont-sur-Oise, à partir du 4 novembre. L'institution spécialisée a précisé qu'elle jugerait de sa capacité à garder la jeune femme au terme d'un mois de séjour d'essai.
La jeune femme est atteinte du syndrome de Prader-Willi, anomalie génétique rare qui a entraîné un retard mental et l'a rendue obèse. Elle souffre aussi de troubles autistiques et de troubles envahissants du développement et doit être surveillée 24 heures sur 24.
Pourtant, ce soir, mercredi 23 octobre, l'Etat annonce qu'il fait appel de ce jugement devant le Conseil d'Etat.