Le tribunal de commerce de Pontoise (Val-d'Oise) a décidé mardi du placement en redressement judiciaire du numéro deux du transport de colis Mory Ducros, en vue de trouver un repreneur, après l'annonce vendredi de son dépôt de bilan.
L'audience a débuté en fin d'après-midi. Le Tribunal de commerce de Pontoise a placé le numéro deux du transport en France en redressement judiciaire avec une période d'observation de six mois pour tenter de surmonter ses difficultés et trouver un repreneur.
«Cette période d'observation est l'occasion d'élaborer avec le soutien des pouvoirs publics une solution pour l'avenir», a déclaré André Lebrun, président d'Arcole Industries, propriétaire de Mory Ducros.
Aujourd'hui, "il est essentiel de conserver la confiance de l'ensemble des clients", a-t-il ajouté, s'employant également à rassurer les salariés: "les salaires seront payés, 13e mois compris".
La décision place l'entreprise sous la protection du tribunal, qui a nommé un administrateur judiciaire.
Depuis la faillite de Moulinex en 2001, c'est l'un des plus importants dépôt de bilan de Mory Ducros en France. Les syndicats ont donné l'alerte car ils redoutent un plan de restructuration massif qui pourrait supprimer près de la moitié des effectifs. La CFDT estime pourtant qu'il est possible de sauver au
moins 3.000 emplois sur les 5.000 salariés.
Né de la fusion de deux entreprises malades, l'entreprise de messagerie Ducros et le transporteur Mory, tous deux rachetés par Arcole Industries, filiale du groupe Caravelle spécialisée dans la reprise de sociétés en difficultés, Mory Ducros n'a pas résisté à la crise du marché de la messagerie
Ces derniers mois, l'entreprise, qui dispose d'une flotte d'environ 4.500 véhicules, a vu le nombre de ses agences en France passer de 115 à 84.
Les dettes d'exploitation de l'entreprise s'élevaient à 202,7 millions d'euros fin 2012, selon les comptes récemment déposés au greffe du tribunal de commerce de Pontoise, que l'AFP a pu consulter.
Les salariés mobilisés
La CFDT et la CGT ont appellé les salariés de région parisienne à manifester mardi après-midi devant le tribunal de commerce de Pontoise. En province, des rassemblements sont également prévus devant plusieurs préfectures comme Toulouse, Lyon et Marseille.
Une centaine d’employés de l’entreprise, venus de différents sites se sont rassemblés, dans l'après-midi, devant le tribunal de commerce.
A quelques minutes du début de l’audience, la tension était palapable devant le palais de justice.
«Il ne nous reste plus beaucoup de temps. De toute façon, on va au suicide. Là, on va certainement nous annoncer le redressement, mais demain, le mouvement va se durcir et le gouvernement n’aura pas d’autre choix que de nous entendre. S’il faut qu’on mette des camions sur les autoroutes, s’il faut les mettre en travers et y foutre le feu, on le fera car on n’a plus rien à perdre», a indiqué t Eddy Ludwikowski, délégué du personnel CGT à Gonesse.
Une délégation a été reçue à Cergy par le préfet du Val-d’Oise.