Municipales 2020 : les temps forts du débat du second tour à Sarcelles

À Sarcelles, deux listes de gauche se font concurrence : celle du maire sortant, Patrick Haddad candidat du PS et celle du maire emblématique, François Pupponi (Divers gauche et ancien maire socialiste). Ils ont débattu sur notre antenne, voici ce qu'il faut en retenir.

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À Sarcelles (Val d'Oise), une chose est sûre : le prochain maire sera de gauche. Les deux candidats présents au second tour, Patrick Haddad (maire sortant PS) et François Pupponi (Divers gauche) ont débattu sur France 3 Paris Ile-de-France ce vendredi soir.

Et d'emblée, c'est la question de ce retour de l'ancien maire François Pupponi (élu à la tête de la commune de 1997 à 2017) qui a été abordée. Ce dernier l'a promis : "bien sûr", il restera maire. "J'ai choisi de revenir parce quand on s'est battu pendant 20 ans pour une ville, pour avoir construit ce que l'on a construit, voir les choses se déconstruire aussi rapidement, cela interpelle", a-t-il indiqué.

Patrick Haddad a lui rappelé qu'il avait été auparavant dans sa majorité. "Je ne le renie en rien", a-t-il déclaré. "Quand j'y suis allé, dans une situation de crise politique unique qui consiste à avoir quatre maires en quatorze mois, cela n'existe nulle part ailleurs". Il accuse son rival de faire une "opération pour [le] déstabiliser" et revendique "un droit d'inventaire" tout en assumant une partie du bilan.

► Les enjeux des municipales à Sarcelles en 1 min 30 :

Les deux candidats Patrick Haddad (PS) et François Pupponi (DVG) sont présents au second tour. ©France 3 Paris Ile-de-France

Affaires en justice

Autre élément évoqué, la mise en examen de François Pupponi pour abus de biens sociaux et faux et usage de faux. Il est "soupçonné d'avoir utilisé à des fins personnelles la carte de crédit de SEM Chaleur, la société chargée du chauffage de quelque 40.000 Sarcellois, alors qu'il en était président" rapporte l'AFP. À cela, il a répondu : "Cette affaire, cela fait 20 ans. Je l'attends tout à fait sereinement". Et de répliquer : "Quand on dit qu'un candidat est mis en examen, il faut le dire pour les deux candidats" évoquant une plainte de Mourad Chikhaoui (par ailleurs candidat à la mairie de Sarcelles ayant recueilli 7,25% des voix au premier tour).

Patrick Haddad lui a alors répondu : "C'est une affaire de diffamation dans laquelle je suis sûr de gagner" et expliqué que cela remonte à une altercation avec l'autre candidat lors d'un conseil municipal. "Un abus de bien social sur une société d'économie mixte avec 25 000 euros présumés détournés, ça n'a absolument aucun rapport avec dire une vérité en conseil municipal".

©France 3 Paris Ile-de-France

Le vivre-ensemble à Sarcelles

Le maire sortant, Patrick Haddad, a dit vouloir que "l'on ne ramène pas uniquement Sarcelles à une question de communautés. Ce serait réducteur et c'est un prisme qui aurait tendance à renfermer les communautés sur elles-mêmes et ce n'est pas le message que je fais passer". Selon lui, "travailler avec chacune était une bonne chose, ce qui a manqué dans la façon dont a géré M. Pupponi en particulier sur la fin de mandat, c'est de travailler séparément avec les communautés, qu'il n'y ait pas de liens vers l'espace commun et c'est cela qui provoque du repli". Il a ciblé l'ouvrage de son rival "Les émirats de la République". "La communauté musulmane s'est sentie insultée et aujourd'hui, elle est extrêmement remontée".

François Pupponi a lui affirmé que "la force de Sarcelles, c'est la richesse des communautés". "Une communauté en soi ne pose pas de problèmes. Ce qui pose problème, c'est qu'au sein d'une communauté, c'est ceux qui sont en rupture avec la République. Il faut lutter contre les séparatismes communautaire et non pas contre les communautés", a-t-il ajouté.

Sur les financements aux communautés, il a dit assumer et affirmé : "M. Haddad a continué", ce que ce dernier a confirmé. Et d'ajouter : "La communauté musulmane de France et de Sarcelles ne pose aucune difficulté. Ce sont des gens respectueux de la République qui demandent juste de vivre leur foi en toute tranquillité. Mais dans cette communauté arrivent de plus en plus des réseaux liés à l'islam radical qu'il faut combattre".

©France 3 Paris Ile-de-France

Quelle rénovation urbaine pour la commune ?

Enfin, dernière question qui a marqué le débat : la rénovation urbaine. Selon François Pupponi (ancien président de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine, ANRU) pense ainsi qu'une mixité sociale n'est possible que si "l'ensemble des attributaires de logements, qu'ils soient bailleurs sociaux, préfectures, mairies ou employeurs, font en sorte d'attribuer ces logements à des gens qui travaillent" et d'ajouter : "c'est la politique que j'ai menée".

Répondant à une question sur la concentration de personnes d'une même communauté : "là où c'est plus compliqué, c'est sur les attributions en vertu de l'origine", car "en France, on ne veut pas parler de statistiques ethniques".

Il souhaite ainsi rediscuter du projet envoyé par la majorité actuelle à l'ANRU. "Si je suis élu maire, je redemande le projet à 260 millions d'euros", c'est "plus d'équipements publics en particulier, plus de moyens pour la ville, donc j'ai un projet deux fois plus ambitieux", a-t-il affirmé avant d'ajouter : "j'ai été président de l'ANRU, je pense savoir comment négocier avec eux".

Patrick Haddad lui a rétorqué : "ce que je reproche à François Pupponi, c'est le bétonnage de la ville qui s'est fait de façon invraisemblable". Selon lui, "les gens sont ahuris de voir autant de béton arriver dans une ville qui était déjà dense d'un point de vue urbain sans avoir pensé la question de comment on vit dans cette ville-là, avec les écoles, avec l'occupation de la ville en règle générale. J'ai mis un coup d'arrêt à ces constructions".

Répondant également à la question de son projet déposé à l'ANRU, il a indiqué : "il y a une différence entre ce que l'on demande et ce que l'on obtient". "Je peux dire un projet et demander 450, je peux demander 800 millions d'euros. 130 millions d'euros, c'est plus sur une enveloppe qui est moindre", a-t-il conclu.

©France 3 Paris Ile-de-France

Abstention record

Le mentor et son ancien protégé se retrouvent donc en face à face lors de cette élection. Au premier tour, Patrick Haddad était arrivé en tête en recueillant 38,99% des voix dans une élection marquée par une très forte abstention : 70,47%.

La liste désormais portée par François Pupponi (au premier tour, il était en 3e position dessus) avait recueilli 36,75% des voix.

Si Patrick Haddad est en position de favori, la participation et le report des voix du premier tour rendent le scrutin du deuxième tour, le 28 juin prochain, très incertain.

 

► REPLAY - revoir le débat à Sarcelles

 

 

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