Bruiparif a rendu publique son étude sur l'impact du relèvement, depuis novembre 2012, de la trajectoire des avions en approche sur Roissy et le Val-d'Oise. Si les chiffres sont encourageants, les réactions au sol sont plus grinçantes.
La décision de relever de trois cents mètres la trajectoire d'approche des avions qui se présentent à Roissy avait été prise par l'ancienne ministre de l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet. Elle découlait d'engagements pris lors du "Grenelle" de l'environnement. Son application a démarré le 17 novembre 2011.
Bruiparif, l'organisme de mesure du bruit d'Ile-de-France a effectué des mesures pour évaluer l'impact de cette décision sur la zone ciblée, c'est à dire l'extrême nord-est des Yvelines, avec principalement la zone de Conflans-Sainte-Honorine, et l'ouest du Val-d'Oise. Bruiparif a procédé à ces mesures avant et après la mise en place des mesures.
L'organisme a utilisé cinq stations de mesure : Saint-Martin-du-Tertre, Saint-Prix, Saint-Brice-sous-Forêt, Sannois, dans le Val-d'OIse et Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines. (Voir le reportage de Tania Watine et Stéphane Lisnyj )
Comme toujours dans ce genre d'études, il y a "ceux qui rient" et "ceux qui pleurent".
Au chapitre des chiffres, les gagnants sont les communes du Val-d'Oise. Ainsi Saint-Martin-du-Tertre resort avec une baisse de 1,3 décibels en journée, avec une baisse de 12 pour cent de survols, Saint-Prix, grand gagnant de l'opération, enregistre une diminution de 1,5 à 2 décibels, et une diminution de 22 pour cent de survols d'avions bruyants. Sannois doit se contenter d'une petite baisse de 0,6 décibels.
A l'autre extrémité de la zone concernée, le grand perdant semble être Conflans-Sainte-Honorine qui comme Cergy voit -et surtout entend- les vols bruyants augmenter au dessus de ses têtes, de 48 pour cent!!!
Mais les chiffres ne sont pas tout. Au delà de ce rapport, qui ne fait somme toute qu'enregistrer les données objectives d'une décision technique et politique, il y a le ressenti, le vécu des riverains concernés. Et en terme de perception du bruit et de la gêne qu'il engendre, les résultats sont tristement perçus. La plupart des riverains concernés indiquent que les diminutions sont quasiment imperceptibles, et en tout cas bien en dessous de ce qu'ils souhaiteraient. Ce que confirme Fanny Mietlicki, directrice de Bruiparif, qui précise que pour être réellement perceptible par les habitants, la baisse du volume sonore devrait être au moins égale à 10 décibels!
Et finalement, chacun s'accorde à constater que l'on a seulement déplacer un petit bout du problème vers des communes avoisinantes. des communes comme Conflans-Sainte-Honorine, ou les associations de défense comme la Cirena ou Dirap exigent le retour aux trajectoires précédentes devant la justice et viennent d'obtenir une première victoire.