Deux jeunes majeurs soupçonnés de s'être rebellés lors d'un contrôle au cours duquel deux policiers ont été blessés à Argenteuil dans le Val-d'Oise doivent être jugés lundi après-midi en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Pontoise, a-t-on appris auprès du parquet de Pontoise.
Ces jeunes hommes avaient été interpellés vendredi lors d'un contrôle qui avait dégénéré: une gardienne de la paix, qui a notamment eu un doigt cassé, s'est vu prescrire 42 jours d'incapacité totale de travail (ITT) et son collègue adjoint de sécurité 10 jours d'ITT, selon des sources policières. Eux-mêmes se sont vu prescrire six et deux jours d'ITT, selon l'une de ces sources.
Deux jeunes hommes en comparution immédiate
A partir de 13H30, l'un d'eux comparaîtra pour violences sur personnes dépositaires de l'autoritaire publique, outrage et rébellion, et le second pour rébellion et menace de délit contre personne dépositaire de l'autorité publique, a indiqué le parquet à l'AFP. Les jeunes hommes seront respectivement représentés par Me Arié Alimi et le cabinet de William Bourdon. Me Bourdon a déclaré lundi à l'AFP qu'il allait demander un renvoi du procès et l'ouverture d'une information judiciaire "pour établir la vérité des faits", évoquant des "soupçons de dissimulation et de manoeuvre de la part des policiers".
L'avocat d'un des suspects demande un renvoi du procès et l'ouverture d'une information judiciaire
Me Arié Alimi avait dénoncé dimanche une "bavure" de la part des agents, évoquant une pluie "de coups de matraque sur le visage et le corps" de son client et 47 jours d'ITT. Il a "le bras cassé", a ajouté lundi l'avocat.
Selon une source policière, une patrouille avait repéré vendredi après-midi à Argenteuil "une odeur de shit" émanant d'une voiture et décidé de contrôler ses occupants. Ils se rebellent, "s'en prennent aux policiers, incitent à l'émeute", a relaté cette source, selon laquelle "30 personnes" ont alors avancé vers les fonctionnaires, qui ont fait usage de leur lanceur de balle de défense pour se dégager.
Me Alimi avait estimé que l'affaire avait fait l'objet d'une "instrumentalisation politique et syndicale intolérable" quelques jours après la violente agression de deux policiers lors du réveillon à Champigny-sur-Marne dans le Val-de-Marne. "Ceux qui s'en prennent à la police doivent s'attendre à subir un usage de la force. Ce n'est pas une bavure, c'est la loi. Et il appartient à un tribunal de statuer, non à un quelconque défenseur", avait réagi le secrétaire général de l'Unsa police Philippe Capon.