Des coups de couteau portés en rafale, devant des passants impuissants: un homme de 47 ans a comparu lundi devant la cour d'assises du Val-d'Oise, à Pontoise, pour le meurtre de sa femme, poignardée à 49 reprises en juillet 2011 à Argenteuil.
"Aujourd'hui encore, je ne sais pas pourquoi on en est arrivé là", a assuré l'accusé, visage carré et cheveux coupés court, au premier jour de son procès. "Je regrette tout ce qui s'est passé", a-t-il assuré, qualifiant son geste de "folie".
Le 17 juillet 2011, peu avant 20h00, le quadragénaire avait eu une violente dispute avec son épouse, rencontrée un an seulement auparavant sur internet, dans un pavillon du centre-ville d'Argenteuil où ils vivaient depuis quelques mois. Pris d'un accès de rage, il avait saisi un couteau et l'avait violemment frappée, d'abord dans la cuisine puis dans la rue, où elle avait tenté de fuir. Des riverains avaient essayé de s'interposer en vain, avec des bâtons et ceintures. Le quadragénaire avait finalement été interpellé par la police, après s'être réfugié derrière le portail d'un pavillon. Son épouse, touchée par 49 coups de couteau, dont une dizaine dans le dos, était décédée sur la chaussée.
L'accusé, au moment des faits, était "à bout", assure son avocat, Me Frédéric Aguillon, qui évoque "une situation conjugale difficile". L'accusé avait quitté Thonon (Haute-Savoie) en septembre 2010 pour venir s'installer avec sa nouvelle épouse, mère de deux adolescentes nées d'un premier mariage. Rapidement, la relation avait tourné à l'orage. Sa femme lui avait annoncé son intention de divorcer. "Je ne correspondais pas à ce qu'elle attendait de moi, mais je n'avais pas à lui imposer de rester avec moi", a reconnu lundi l'accusé d'une voix posée. "Je l'aimais vraiment et je pensais que c'était réciproque", a-t-il poursuivi.
Poursuivi pour "homicide volontaire par conjoint", il risque la réclusion à perpétuité. Le verdict est attendu mercredi.