Salon de l'agriculture : un agriculteur francilien veut remplacer l'huile d'olive par l'huile de colza

Pas d'oliviers en vue dans cette ferme du Vexin, mais des champs de colza ou de tournesol. Pourtant, à partir de ces céréales, un agriculteur veut concurrencer la fameuse huile qui à sa place sur toutes les tables.

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Son huile de colza était d'abord destinée à devenir du carburant, mais elle était trop bonne pour remplir les réservoirs de voiture. Alors, Stéphane Duval, un agriculteur de céréales, a décidé de la vendre aux consommateurs.

"En 2005, le prix du blé était très bas et on avait besoin de redonner de la compétitivité à l'entreprise, de ramener du chiffre d'affaires sans changer trop de choses parce que cela nécessite beaucoup d'investissements. À ce moment-là, on parlait beaucoup de faire de l'huile de colza comme carburant, on a commencé comme cela", explique-t-il.

Sa famille exploite ces terres situées dans le Vexin (Val-d'Oise) depuis 1750. Il est la sixième génération à travailler (et son fils se prépare déjà à prendre la relève, un jour ou l'autre).

Diversifier ses revenus

Pour faire un litre d'huile de colza, il faut 3 kg de graines, une heure de pressage et 21 jours de décantation. Stéphane Duval produit 9 huiles différentes, sans compter celles aromatisées.

Et devant son stand au salon de l'agriculture, l'étonnement se lit sur les visages de ceux qui goûtent.

"Quand j'ai commencé en 2005, j'étais le 5e producteur de France à me lancer dans la production de l'huile alimentaire de colza. Personne ne connaissait, c'était très intéressant quand on faisait goûter. Aujourd'hui, de plus en plus de monde connaissent", poursuit-il. Ils sont désormais huit producteurs dans la région.

Comme beaucoup d'agriculteurs, Stéphane Duval a vu baisser ses revenus au fil des années et cette activité s'est imposée à lui pour pouvoir vivre décemment : "Aujourd'hui, c'est une obligation de transformer les produits. Le minimum vital sur l'exploitation agricole augmente tellement qu'aujourd'hui, sur ma ferme de 180 hectares, pour pouvoir subvenir à ma famille, il faut absolument avoir, où une diversification liée à l'agriculture, ou une activité autre comme l'immobilier".

Ce qui était un complément de revenus tend à devenir l'activité principale de la famille. "Aujourd'hui malheureusement, dans l'âme, nous sommes plus producteurs d'huile que cultivateurs. L'activité huilerie est une activité qui nous fait vivre, et qui est passionnante. Toutes les décisions politiques ont tendance à nous dégoûter de notre métier", pointe l'agriculteur.

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