Trafic d’animaux : des centaines de kilos de viande de brousse saisis à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle

Morceaux de varan, tête de singe, reptiles, une saisie de plusieurs centaines de kilos de viande d’animaux sauvages a eu lieu à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Une intervention qui se répète chaque semaine.

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Les douaniers du terminal T2, équipés de gants et de masques, s’affairent autour des bagages de voyageurs venus d’Afrique australe ou d’Asie. Alertés par l’odeur, ils découvrent régulièrement des morceaux de viandes en tout genre et dans des états de conservation dégradés.

Cela nous arrive tous les matins de saisir ce genre de choses.

Un douanier du terminal T2 de l'aéroport Roissy-CDG

Lors de cette opération de contrôle, les agents semblaient découragés face à l’ampleur de la tâche. "Cela nous arrive tous les matins de saisir ce genre de chose", confie le douanier à un journaliste de l’AFP avant de jeter l'animal sur un tas. Face à l'afflux massif de viande de brousse, les douanes françaises se disent "dépassées".

En 2021, les douanes du terminal 2 ont saisi 36 tonnes de produits illégaux issus d'espèces sauvages.

Un risque pour la santé, un fléau pour la biodiversité

Ce trafic semble difficile à éradiquer. Une partie de ces viandes est destinée à de la consommation personnelle, une autre vient alimenter le trafic destiné entre autres à "des restaurants clandestins", explique Adrien Clopier, chef adjoint de la brigade du T2. Et ce n’est pas sans risque pour la santé avec la propagation de zoonoses, ces maladies infectieuses qui passent de l’animal à l’homme. La viande de pangolin, mammifère dont la réputation a fait le tour du monde avec l’apparition du Covid-19, ne cesse d’affluer. Au menu il y a aussi de la viande de singe et de grands primates. Un fléau pour la biodiversité puisque ces espèces protégées continuent d’être illégalement chassées et importées.

Selon les chiffres de l’Association française des parcs zoologiques, le trafic d’animaux sauvages est l’un des quatre plus importants et l’un des plus dévastateurs pour l’environnement. Le poids de cette activité criminelle est estimé à 23 milliards d’euros.

Des mesures pour lutter contre le trafic d'espèces

L'UICN (Union Internationale pour la conservation de la nature) et Aéroports de Paris (ADP) ont annoncé la mise en place d’une campagne de sensibilisation des voyageurs "sur les risques encourus, sanitaires et pénaux".

L'association réclame aussi au gouvernement une réglementation plus stricte engageant notamment "la responsabilité légale du transporteur". Elle propose une limitation du poids des bagages. La mesure permettrait de limiter les quantités transportées. Deux valises de 23 kilos chacune sont actuellement autorisées.

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