30 ans de prison pour avoir tué sa femme enceinte et ses enfants

Sa femme enceinte poignardée, ses deux enfants égorgés et rien pour expliquer l'horreur: un Roumain de 40 ans, auteur d'un familicide, a été condamné vendredi à 30 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises du Val-de-Marne. La perpétuité avait été requise par l'avocate générale.

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L'homme avait tué sa femme enceinte de sept mois de 13 coups de couteau en juillet 2014. Elle avait été retrouvée dans une mare de sang, avec ses deux enfants de cinq ans et 18 mois égorgés, dans la chambre familiale au Perreux-sur-Marne (Val-de-Marne).

En l'absence de mobile clair et avec un accusé qui n'a jamais livré que des bribes de souvenirs, c'est la psyché du tueur a dominé les cinq jours de procès. Cet électricien dans le bâtiment, qui semblait aimer ses enfants et passait pour un ouvrier modèle, a-t-il été victime d'une "altération du discernement", une crise psychologique passagère? C'était la thèse des deux psychiatres qui l'ont examiné, intrigués par "l'acte incompréhensible" d'un sujet "vierge de toute pathologie".

L'horreur aurait selon eux été déclenchée par une "phrase sentence" de sa femme, ce fameux vendredi matin. Le lundi précédent, un chantier avait conduit le père à rentrer très en retard. Alors avant qu'il parte travailler, sa femme lui dit: "Si tu fais comme lundi, c'est mieux que tu reviennes pas". Cette phrase, vécue "comme un abandon, (...) l'a soudainement écartelé entre deux devoirs impérieux: le travail et l'amour familial", a analysé à la barre l'un des psychiatres.

Une tension que chacun peut connaître, mais qui aurait été vécue "de manière extrême" par cet homme qui se disputait régulièrement avec sa femme à cause de leurs problèmes d'argent. Le couple gagnait 2.300 euros par mois et partageait le deux-pièces familial avec la soeur et le beau-frère de la femme. Contre cette thèse de la folie "rassurante", l'avocate générale a dénoncé la "mémoire à contenu variable" du tueur et sa "fuite organisée". Le meurtrier a fermé à clé derrière lui, enlevé la batterie du téléphone de sa femme, pour disparaître pendant quatre jours à Francfort (Allemagne). Là, il avait tenté de se suicider avant de se rendre au commissariat de Forbach (Moselle).

"Refuser l'existence de cette altération (du discernement), c'est nier l'homme bon, généreux et travailleur qu'il a été pendant 20 ans", a plaidé Maude Savey, l'une de ses avocates. Pour elle, "s'il n'avait pas aimé sa femme et ses enfants, il les aurait quittés, tout simplement". "La peine importe peu", a déclaré à l'AFP Valentine Rebérioux, l'avocate de la famille des victimes: "Le seul enjeu, c'était de savoir s'il savait ce qu'il faisait et la cour a répondu oui".

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