Accusé de détournement de fonds publics et favoritisme, Patrick Sève, ancien maire socialiste de L'Haÿ-les-Roses, dans le Val-de-Marne, de 1992 à 2012, est jugé, jusqu'à vendredi, 15 décembre, par le tribunal correctionnel de Créteil.
"Je n'ai jamais poussé à faire travailler telle ou telle entreprise. Après que des choses se soient déroulées, peut-être dans mon dos, c'est possible", a affirmé l'ex-maire de l'Haÿ-les-Roses (1992-2012) dès le premier jour de son procès.
Patrick Sève, ancien maire socialiste de l'Haÿ-les-Roses, a nié, ce lundi 11 décembre, en ouverture de son procès, tout favoritisme, sans pour autant exclure la main-mise de certaines entreprises locales sur les marchés publics pendant sa mandature.
Favoritisme
Patrick Sève, 65 ans, est poursuivi pour favoritisme entre 2008 et 2011. Pendant cette période, l'Haÿ-les-Roses a systématiquement confié l'organisation de certaines ses festivités officielles (voeux du maire, cérémonie des anciens, marché de Noël) à deux entreprises, toujours les mêmes, dirigées par un patron proche de Jean Gautheron, l'ex-directeur général des services (DGS). Or Monsieur Gautheron, collaborateur de longue date de Patrick Sève, a reçu 75.000 euros en chèques signés justement par des proches de ce patron poursuivi pour abus de biens sociaux et corruption active. Jean Gautheron a également bénéficié de plusieurs voyages.L'ancien maire dit n'avoir rien su de ces échanges de bons procédés dans l'attribution des marchés publics, et rappelle qu'il ne siégeait pas dans la commission d'appels d'offres. Six autres entrepreneurs sont jugés lors du même procès, soupçonnés d'avoir obtenu des marchés publics à L'Haÿ-les-Roses dans des conditions frauduleuses.
Mis en examen en 2011, Patrick Sève avait dû renoncer à se présenter comme tête de liste aux sénatoriales, puis avait démissionné de la mairie en 2012. L'Haÿ-les-Roses avait ensuite basculé à droite aux élections municipales de 2014