Depuis ce dimanche et jusqu'au samedi 2 juillet, se dispute à Créteil (Val-de-Marne) la troisième édition de la CAN des Quartiers. Ce tournoi de football organisé à l'origine dans les banlieues franciliennes prend désormais l'allure d'une coupe nationale.
"Au début, c'est parti d'une discussion entre potes. Au bout de trois ans, je n'aurais jamais imaginé cela". Moussa Sow était loin d'imaginer que la CAN des Quartiers, lancée en 2019 avec quelques amis, deviendrait un tournoi national. CAN est l'acronyme de Coupe d'Afrique des Nations, mais cette année le tournoi est rebaptisé Coupe Nationale des Quartiers. Pour l'édition 2022, ce championnat regroupe 16 équipes (chacune représente un pays) et se joue à Créteil, dans le Val-de-Marne. "On a constitué les équipes selon les pays d'origine de chacun. Nous avons par exemple une équipe comorienne, une du Sénégal ou encore le Maroc", explique le fondateur du tournoi.
Ces équipes "traditionnelles", présentes lors de l'édition 2019, sont cette année rejointes par des équipes hors du continent africain. "Il y a une équipe portugaise, une italienne, et même une équipe de France", précise-t-il. La CAN des quartiers devient donc intercontinentale. "Il y aura des matchs impliquant des équipes venues de grandes villes comme Montpellier ou Metz", souligne Moussa Sow. C'est dans l'enceinte de 12 000 places du Stade Dominique Duvauchelle que la finale aura lieu le 2 juillet prochain.
"Un tournoi entre potes à l'origine"
C'est à l'été 2019 que Moussa Sow et ses amis élaborent à Créteil la première édition de la CAN des Quartiers. "L'idée était de rassembler les gens des différents quartiers de la ville et on savait qu'avec le foot, cela serait facile". Chaque équipe est alors composée de sept joueurs, un pour chaque quartier de la ville du Val-de-Marne. Le succès est immédiat et le concept se propage rapidement dans d'autres banlieues franciliennes. "J'ai constaté que le concept prenait vite, car les gens étaient fiers de représenter leurs quartiers, et que l'ambiance était bonne enfant", se souvient Sow.
Les réseaux sociaux participent également à l'engouement autour du tournoi et aident à populariser le concept. "Les vidéos des matchs sur Twitter ont été vues des centaines de milliers de fois et j'ai commencé à recevoir des appels de personnes voulant organiser le même type de tournoi dans leur ville". Ainsi naît chez lui l'idée de rendre son concept national. "La période Covid m'a permis de réfléchir à la façon dont je souhaitais faire grandir ce tournoi et l'idée d'en faire une coupe nationale collait avec son identité comme un tournoi ouvert à tous", note le fondateur.
"Le tournoi du vivre ensemble"
L'idée de départ pour Moussa Sow est de créer un "tournoi du vivre-ensemble". "Je voulais qu'il soit ouvert à tous et que cela permette aux participants d'oublier leurs problèmes le temps d'un match", explique-t-il.
Se rassembler autour de leur passion commune permet également selon lui "d'apaiser les tensions qui peuvent exister entre les communautés". Enfin, ce tournoi représente pour lui un moyen pour les jeunes qui participent de s'émanciper par le biais du sport. "Pendant les matchs, ils ne pensent qu'au foot et s'écartent donc des déviances qui peuvent exister dans certains quartiers", constate-t-il.