Classes surchargées : "On risque de basculer dans du cours magistral"

Alors que plusieurs collèges et lycées franciliens sont concernés par un mouvement de grève ce lundi, les syndicats dénoncent des effectifs surchargés et des conditions d'enseignement dégradées.

Au collège Molière de Chennevières-sur-Marne (Val-de-Marne), qui accueille plus de 500 élèves, la rentrée scolaire est bousculée. Pour cette deuxième semaine de cours, 86% des enseignants de l’établissement sont en grève ce lundi. Ils dénoncent notamment des classes surchargées à plus de 30 élèves.

"On risque de basculer dans du cours magistral parce qu’on ne peut pas circuler dans les rangs. On a des élèves qui ont des handicaps, des élèves non-francophones, des élèves qui ont des troubles de l’attention… Donc on ne peut pas accorder autant de temps qu’on aimerait à ces enfants", explique Claire Montanari, professeure de français et représentante SNES.

"Les élèves qui ont un bon niveau s’en sortiront, si on peut présenter les choses comme ça. Par contre, ceux qui sont en difficulté - et qui sont nombreux dans notre établissement - vont vraiment subir les conséquences de ces effectifs surchargés", déplore Pierre Cressant, professeur d’histoire-géographie et représentant FO.

Dans cet établissement, deux classes ont été supprimées avant les vacances d’été, mais l’une d’entre elles a finalement rouvert à quelques jours de la rentrée. Des parents d’élèves ont rejoint le mouvement devant les grilles ce lundi matin. "La crainte, c’est qu’on accepte à 30, puis 32, 35 élèves par classe… Et c’est compliqué. Je ne peux pas accepter ce genre de choses", affirme Véronique Choron, parent d'élève.

"De nombreux postes essentiels ne sont pas pourvus"

Alors que trois autres collèges sont perturbés ce lundi dans le Val-de-Marne, le SNES-FSU 93 indique "plus de 30 grévistes ce matin au lycée Maurice Utrillo" de Stains (Seine-Saint-Denis). "A ce jour, de nombreux postes essentiels ne sont pas pourvus (un ou une infirmière scolaire, des enseignants de tous types de matière) et un demi-poste de CPE a été supprimé… Cette situation n’est hélas pas isolée : dans l’académie de Créteil, la plupart des collèges et des lycées manquent cruellement de personnels humains, ce qui menace la réussite de nos élèves", dénoncent les personnels mobilisés dans un communiqué.

"Cette situation est doublement problématique dans notre territoire, particulièrement marqué par les inégalités et concentrant les difficultés sociales et scolaires", soulignent les personnels du lycée.

Grégory Thuizat, co-secrétaire du SNES-FSU 93 et par ailleurs enseignant dans un lycée de Saint-Denis, décrit une "situation symptomatique". "Il y a un faisceau de raisons concordantes qui font que cette mobilisation - relativement éparse - est très forte dans chaque établissement mobilisé, avec des grévistes majoritaires. On est dans un état de pénurie, de cote d’alerte", explique-t-il.

Le co-secrétaire du SNES-FSU 93 cite notamment des mouvements de grève au lycée Jacques Brel de La Courneuve et au lycée Jean Renoir de Bondy. Les enseignants grévistes doivent se rassembler cet après-midi devant le rectorat de Créteil (Val-de-Marne) et la Direction des services départementaux de l'Éducation nationale (DSDEN) à Bobigny (Seine-Saint-Denis).

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