La conciergerie de Boissy-Saint-Léger : une vitrine pour les commerces "non-essentiels"

Mercredi 28 octobre, Emmanuel Macron annonçait un reconfinement national pour une durée d’au moins quatre semaines, jusqu'au 1er décembre. A Boissy-Saint-Léger, une conciergerie a ouvert. Elle permet à des commerces dits "non-essentiels" de rester visibles pendant le confinement.

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"On avait déjà l’idée de monter une conciergerie dans notre ville et le confinement a accéléré sa mise en place". La conciergerie solidaire éphémère de Boissy-Saint-Léger est installée dans la rue commerçante de cette commune du Val-de-Marne de 16 000 habitants. Situé au 37 rue de Paris, ce projet est une initiative de l’association des commerçants artisans et professionnels de la commune (ACAP), qui "regroupe une majorité des 57 commerces de la ville", explique Grégory Pigenel, vice-président de l’association.

C'est dans la librairie, papeterie, presse d’une surface de 100 m² installée en centre ville que l'installation s'est mise en place. "On a poussé les murs pour installer cinq espaces dédiés à des petits commerces fermés car considérés comme "non-essentiels", le projet est tout récent, on a ouvert vendredi dernier", poursuit Grégory Pigenel. Un fleuriste, une boutique de cadeaux, un caviste, un artisan qui fabrique des sacs et des accessoires ainsi qu'une boutique de personnalisation de T-shirt ont ainsi pu exposer une partie de leur stock.
 
"Cette initiative est bien reçue par les clients", confirme la libraire qui a laissé à disposition, quelques mètres carrés de sa boutique. "Les gens sont intéressés il y en a qui disent qu’ils vont revenir,  explique-t-elle. Lorsque j’ai ouvert ma boutique le 2 juin dernier, l’association à ACAP m’a beaucoup soutenu et quand je vois les difficultés que rencontrent mes voisins commerçants, j’ai décidé à mon tour de les aider".
 

"Cette installation dans la librairie, c’est avant tout une vitrine pour nos clients"

Roman Gentric, fleuriste

Une nouvelle vitrine


Cette opportunité a convaincu Ronan Gentric, fleuriste, de participer à cette initiative. "Cette semaine on a eu que trois commandes, en gros on a divisé par six notre chiffre d’affaires sur une semaine. En même temps, pour le confinement au mois de mars on a fait zéro euro, donc c’est beaucoup mieux", reconnaît le commerçant. "Pour nous, cette installation dans la librairie, c’est avant tout une vitrine pour nos clients. C’est pour leur montrer qu’on est encore là et qu’ils ne doivent pas hésiter à faire appel à nos service, poursuit-il. Le principe est de proposer quelques bouquets et de laisser la carte de visite de notre boutique afin que les personnes qui le souhaitent puissent passer des commandes et ensuite venir récupérer leurs fleurs dans notre magasin".

Nadège Ogé, tient une boutique de cadeaux également en centre-ville. Pour elle aussi, la visibilité est primordiale."Dans une étagère et sur une partie de la vitrine de la libraire, j’expose les jouets et des idées de cadeaux pour Noël, dit-elle. Le concept de la conciergerie est intéressant, nous nous servons de la librairie comme d’une vitrine pour que les clients connaissent nos produits et pour les inciter à commander, la livraison se déroule sur le système du "clic et collecte", conclue-t-elle.

Incertitude pour l'avenir

"Si la courbe épidémiologique s’inverse, nous pourrons amorcer, dans 15 jours, un déconfinement des commerces non essentiels", a indiqué ce lundi le ministère de l’Économie. Le gouvernement a annoncé l’hypothèse d’une réouverture des petits commerces afin de sauver les fêtes de fin d’année. A Boissy, ni Ronan Gentric, ni Nadège Ogé ne croient vraiment à une réouverture rapide de leurs commerces.

"Je ne suis pas très optimiste sur l’ouverture prochaine de notre boutique" constate Ronan Gentric, le fleuriste. "Cette semaine j’ai de la chance d’avoir la commande pour le 11 novembre de la mairie, du coup j’ai commandé un peu plus de fleurs et si elles ne sont pas vendues je les rajouterai gratuitement à la commande de la mairie. Pour la suite, je ne sais pas ce qu'il va se passer, même si on a l'autorisation de rouvrir aux alentours de Noël, on nous reconfinera derrière. Je ne vois pas quand on va pouvoir rouvrir", souffle-t-il.
 

"Je trouve qu’il y a deux poids deux mesures dans la gestion par le gouvernement"

Nadège Ogé, commerçante


Nadège Ogé pense que cette situation est injuste. "Dans les petits commerces le protocole sanitaire est très bien respecté. On met un masque, on a du gel à disposition des clients, on nettoie et on aère régulièrement nos boutiques. Je ne suis pas contre le confinement, au contraire, mais je trouve qu’il y a deux poids deux mesures dans la gestion par le gouvernement. Certaines enseignes comme les chocolatiers, les marchands de tabac peuvent rester ouvertes, alors qu'à l'approche de Noël, ma boutique est fermée. Par ailleurs il a été décidé que les frais d'expéditions seraient gratuits pour les librairies et pour nous rien n'est pris en charge", déplore-t-elle.

En annonçant le 28 octobre un reconfinement de tout le pays pendant un mois, Emmanuel Macron avait laissé une lueur d'espoir aux commerces dits « non-essentiels » et contraints à la fermeture. "Tous les quinze jours, nous ferons le point", avait annoncé le chef de l'Etat. La date butoir du 12 novembre se profile.
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