Alors que des syndicats appellent à faire grève contre une proposition de loi qui vise à obliger les contrôleurs aériens à se déclarer individuellement grévistes ou non 48 heures à l'avance, la Direction générale de l'Aviation civile demande aux compagnies de renoncer lundi à 25% de leur programme de vols à Orly.
En raison d'un appel à la grève de plusieurs syndicats de contrôleurs aériens, la Direction générale de l'Aviation civile (DGAC) a demandé ce jeudi aux compagnies aériennes de renoncer lundi à un quart de leur programme de vols à Paris-Orly. L'activité de centres en route de la navigation aérienne (CRNA), gérant les appareils circulant dans le ciel français, sera aussi affectée, prévoit la DGAC, qui appliquera les "dispositions du service minimum".
"En dépit de ces mesures préventives, des perturbations et des retards sont néanmoins à prévoir", prévoit-elle. La DGAC invite ainsi "les passagers qui le peuvent à reporter leur voyage et à s'informer auprès de leur compagnie aérienne pour connaître l'état de leur vol".
L'UNSA-ICNA, l'USAC-CGT et la CFDT souhaitent protester contre l'adoption mercredi d’une proposition de loi visant à obliger les contrôleurs aériens à se déclarer individuellement grévistes ou non 48 heures à l'avance. Un dispositif déjà en place à la RATP ou à la SNCF.
Depuis l'hémicycle, le ministre des Transports Clément Beaune a affirmé que ce texte "protecteur et d'équilibre" permet de mettre fin "à un système asymétrique" à l'origine d'une "désorganisation du service public".
Une "trêve olympique"
Dans un communiqué publié mardi, le syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA), syndicat majoritaire du secteur et qui n'a pas appelé à la grève, s'est exprimé en faveur du texte, alertant sur une "instrumentalisation du droit de grève et son usage déraisonné" dans certaines circonstances.
Ce nouveau préavis intervient après que le SNCTA s'est engagé à respecter une "trêve olympique", c'est-à-dire à ne pas faire grève d'ici à la fin des Jeux olympiques et paralympiques de Paris en 2024. Selon Clément Beaune, cet accord engage également le deuxième syndicat en nombre de voix aux élections professionnelles des aiguilleurs du ciel, l'UNSA-ICNA. Mais pas l'USAC-CGT, troisième syndicat.
Au-delà d’Orly, deuxième aéroport français, la DGAC a également demandé aux compagnies aériennes de renoncer lundi à 25% de leur programme de vols à Toulouse-Blagnac, en raison de la grève. Les transporteurs ont aussi été appelés à réduire de 20% leurs vols à Bordeaux-Mérignac et à Marseille-Provence.
En début d'année, lors du conflit sur les retraites, de nombreuses journées de grève des contrôleurs aériens français avaient conduit la DGAC à demander aux compagnies aériennes d'annuler de façon préventive une partie de leurs vols.