Des salariés en grève se sont rassemblés ce vendredi aux portes du site de production du laboratoire pharmaceutique Sanofi à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), à l’appel de la CGT. Ils demandent une hausse des salaires suffisante face à l’inflation.
"On est là, on est là, même si Sanofi ne veut pas, nous on est là", chante Josefa Torres, technicienne de laboratoire en grève et élue CGT au Comité social et économique (CSE). Présente ce vendredi matin aux côtés de ses collègues grévistes devant le site de Vitry, où les débrayages se multiplient depuis trois semaines, elle résume les revendications du mouvement : une augmentation des salaires et l’embauche des travailleurs en contrat précaire.
"On réclame une hausse de 500 euros avec nos salaires indexés sur le coût de la vie. On perd du pouvoir d’achat depuis plus de 10 ans. On est aussi en grève pour l’embauche de nos collègues précaires. Sur le site de production, 19% de nos collègues subissent la précarité. C’est insupportable", souligne Josefa Torres.
Elle pointe aussi du doigt les conditions de travail : "C’est la mine dans certains endroits. On pousse des wagons de 500 litres. Ce sont des conditions inacceptables."
Une quinzaine d’autres sites concernés par le mouvement de grève
Le site de Sanofi à Vitry, qui compte 2 000 salariés, est une large plateforme de production industrielle et de recherche et développement. Le site est notamment spécialisé dans les technologies liées notamment au traitement des cancers. Le vaccin anti-Covid y est également produit.
D’après la direction, la production ne serait pas affectée par le mouvement de grève. Selon les grévistes, le mouvement a au contraire "un impact important".
Alors que le groupe a notamment proposé aux salariés 4% de revalorisation salariale, les grévistes jugent la mesure insuffisante. "On ne supporte plus ce manque de considération. Nous avons travaillé durement pendant le Covid. Aujourd’hui on produit le vaccin, et nous sommes fiers de le faire. Malheureusement, on ne nous donne pas les moyens", Ijjou El Mekki, un technicien en grève qui travaille à Vitry depuis 31 ans.
"Lorsque la direction nous ment en nous disant qu’on mettrait en péril les patients, ce n’est pas vrai. Eux, leur seul but, c’est de faire du fric", estime-t-il.
Grève illimitée et nouveau rassemblement lundi
Une quinzaine d’autres sites est également concernée par le mouvement de grève, a indiqué la coordination CGT du groupe Sanofi jeudi sur Twitter, en interpellant la direction.
Mercredi 23 novembre, quelques centaines de grévistes avaient manifesté devant le siège de Sanofi à Gentilly (Val-de-Marne). Le rassemblement avait donné lieu à des échauffourées entre les forces de l'ordre et les manifestants. Ces derniers avaient réussi à entrer dans l’enceinte du site, sans toutefois être reçus par la direction.
D’après la direction de Sanofi, il n’y a que 3 à 4% de grévistes dans l’ensemble du groupe. Le groupe compte 20 000 salariés en France, dont 2 000 salariés à Vitry.
La grève des salariés du site a été reconduite après un vote ce vendredi après-midi, indique Josefa Torres. "On a voté pour une grève illimitée. On reprendra le travail quand nos demandes seront satisfaites, avec le paiement des heures de grève", précise-t-elle. Un nouveau rassemblement aux portes du site de Vitry est prévu lundi 5 décembre.