L'ancien maire de Saint-Maur-des-Fossés dans le Val-de-Marne, Henri Plagnol, soupçonné d'avoir cautionné un système de fausses factures émanant d'une filiale de Bygmalion, est jugé lundi à Créteil pour complicité de détournement de fonds publics.
L'ancien maire divers droite (2008-2014), ex-secrétaire d'Etat, est convoqué devant le tribunal correctionnel avec trois de ses collaboratrices de l'époque. Ils sont poursuivis pour détournement de fonds publics et faux en écriture privée, ou complicité de ces délits. Le fondateur de Bygmalion, Bastien Millot, est également poursuivi dans cette affaire pour recel de détournements de fonds publics, de même qu'un employé de sa société, pour complicité de recel de détournements de fonds.
En cause, un marché de communication passé entre la ville de Saint-Maur et l'agence Idéepôle, filiale de Bygmalion, de décembre 2009 à juin 2013. Après avoir conquis la mairie de Saint-Maur en 2014 au terme d'une guerre fratricide, le candidat UMP (aujourd'hui Les Républicains) Sylvain Berrios avait mis fin au marché avec Idéepôle.
Je suis assez serein
Environ 250.000 euros de prestations litigieuses auraient selon lui été réalisées au travers de frais d'exécution d'urgence, de frais de suivi et de conseil post-création, de la double facturation du guide de la ville et de prestations non justifiées sur de multiples publications communales.
Le parquet avait ouvert une enquête préliminaire en avril 2013 à la suite d'une plainte d'élus de Saint-Maur, dont Sylvain Berrios et les policiers de la brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) avaient saisi divers documents lors d'une perquisition à la mairie en juin 2014."Je suis assez serein car rien dans les auditions ou dans le dossier ne démontre que j'étais au courant, ni que j'ai couvert quoi que ce soit", avait assuré à l'AFP M. Plagnol en décembre dernier.
La société Bygmalion, à la réputation sulfureuse, est également impliquée dans l'affaire des comptes de campagne de l'ancien président Nicolas Sarkozy. Dans un autre dossier, Bastien Millot a par ailleurs été condamné jeudi à cinq mois de prison avec sursis pour avoir passé des contrats entachés de favoritisme avec France Télévisions.